Convention USF 2019 : Une quête de compétences pour migrer vers S/4 avant 2025

L’association des Utilisateurs SAP Francophones (USF) organise sa Convention annuelle les 9 et 10 octobre 2019 à la Cité des Congrès de Nantes sur le thème « L’IA, nouveau vecteur de la transformation des métiers ». La migration S/4 Hana avant l’échéance de 2025 est mise en danger par la pénurie de compétences.

Gérald Karsenti, DG de SAP France (à gauche), a dialogué avec Gianmaria Perancin, président de l’USF, lors de la Convention USF à Nantes. (Crédit : CIO France/BL)

Traditionnellement, la seconde journée de la Convention annuelle de l’association des Utilisateurs SAP Francophones (USF) débute par des ateliers roadmap SAP, en partenariat avec l’éditeur. Le 10 octobre, l’édition 2019 à Nantes, sur le thème « L’IA, nouveau vecteur de la transformation des métiers », n’a pas fait exception. A côté des ateliers pratiques de l’après-midi, la plénière du matin a respecté l’alternance entre des sujets propres à l’écosystème SAP et une ouverture intellectuelle. La migration S/4 avant l’échéance de 2025 a été un sujet majeur lors de la deuxième matinée.

En ouverture, Gianmaria Perancin a annoncé que la prochaine Convention USF permettra de fêter les trente ans de l’association, à Bordeaux. Il a ensuite dialogué avec Gérald Karsenti, DG de SAP France. « Le coeur SAP, c’est 37 % de notre chiffre d’affaires, 40 % concernant les PME » a rappelé Gérald Karsenti, insistant sur la largeur de l’offre. Si ce coeur est en migration vers le cloud, beaucoup d’offres sont cloud native. Et SAP a aussi une activité importante dans le service, souvent aux côtés des intégrateurs. Gianmaria Perancin a dialogué avec lui sur scène autour des sujets d’actualité de l’écosystème.

Hors de S/4, point de salut en 2025

La fin de la maintenance d’ECC 6 en 2025 approche… Que deviendront les clients qui n’auront pas basculé vers S/4 Hana avant l’échéance ? « Je ne connais aucun acteur à part SAP qui annonce un arrêt de maintenance 10 ans à l’avance, ce qui laisse du temps, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas planifier la migration, d’autant que les acteurs doivent être certifiés. Et il nous manque des compétences, ce qui est le véritable défi » a convenu Gérald Karsenti. Beaucoup de clients ont déjà migré. Attendre le dernier moment est évidemment dangereux, d’autant que les compétences risquent de manquer. Gérald Karsenti a beaucoup insisté sur les efforts de formation pour disposer des consultants nécessaires mais sans autre engagement. Bref, hors de S/4, point de salut : les clients ont le temps, ils ont été avertis, ils n’ont plus qu’à faire.

Au-delà, l’investissement de SAP en France reste très important. L’éditeur, leader européen IT, a ainsi racheté une start-up spécialisée dans les chatbots, issue de Station F, pour installer cette technologie dans tous les modules, ainsi que Contextor. Ce dernier éditeur est un acteur reconnu et ancien du RPA (Robotic Process Automation), un moyen important pour faciliter le travail quotidien. SAP, on l’avait vu la veille, investit également beaucoup dans des laboratoires et des incubateurs. SAP associe ainsi de nombreuses acquisitions à du développement interne comme S/4 et S/4 Cloud. Les équipes S/4 Finances et Achats sont à Paris. Les problématiques d’intégration et de cohérence de l’ergonomie sont évidemment un sujet lors de l’acquisition d’offres nouvelles complémentaires mais SAP a garanti que la facilitation de cette intégration et l’adoption universelle de Fiori 3 étaient évidemment des priorités. Toutes les difficultés en la matière, admises, seront rapidement corrigées selon l’éditeur.

Augmenter l’intelligence

La deuxième partie de la seconde matinée a été, comme chaque année, orientée sur des sujets moins pragmatiques. PDG fondateur de Anima.ai, co-directeur du programme Postdigital de l’ENS Ulm, Alexandre Cadain est intervenu sur le thème « La renaissance de l’Intelligence ». Pour lui, les technologies qui donnent de vrais pouvoirs divins à l’humain ne doivent pas être gâchées ou dévoyées. « L’Intelligence Artificielle sera notre meilleur allié dans l’avenir » a-t-il plaidé. L’IA peut augmenter l’homme mais celui-ci « manque d’imagination » pour savoir bien l’utiliser, le commun des mortels voyant l’IA d’abord sous la forme de Terminator. Cela à cause du dogme de la « singularité technologique », la croyance que l’intelligence humaine sera dépassée totalement par l’IA qui deviendra donc notre rival, notre successeur.

Cette technologie peut pourtant être la solution dans les deux visions opposées du futur : l’apocalypse de la sixième extinction de masse contre la révolution digitale car l’IA va transformer la rareté en suffisance par l’optimisation et l’exploitation de toute la donnée disponible. Face à l’abondance de l’information, en effet, nous nous noyons, comme on a dû renoncer à la fin de la Renaissance à la possibilité d’embrasser toute la connaissance humaine. Mais l’IA serait une possibilité pour suffisamment augmenter l’humain afin de lui rendre accessible le défi de la connaissance universelle et créer les solutions dont nous avons besoin.

Etre optimiste, être positif

Etre optimiste ou pessimiste, cela ne doit pas se limiter au sort de l’humanité face à l’IA. C’était le sens de l’intervention de Philippe Gabilliet, porte-parole de la Ligue des Optimistes de France et président honoraire de l’association internationale « Optimistes sans frontières » (ASBL), « Recherchons managers optimistes pour changements audacieux ». Repeindre la réalité en rose, apprendre à se réjouir de la réalité quelque qu’elle soit… c’est la caricature de l’optimisme. Car l’optimisme est un pari sur la solution possible. Cette vision peut s’appuyer sur une attitude volontaire, une méthode. « On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise » est la devise des optimistes.

Reste à savoir si l’optimisme est adapté aux futures annonces de SAP sur sa politique de licencing.

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