Un cadre législatif et les bons outils pour télétravailler

Si la loi sur le renforcement du dialogue social facilite la mise en place du télétravail, d’un point de vue technique, exercer son activité à distance nécessite aussi de disposer du bon poste de travail et d’une connexion sécurisée.

Pour sécuriser le travail à distance, des pré-requis de sécurité pourront être exigés pour le poste client comme l’installation d’un VPN, réseau privé virtuel. (Crédit : Pixabay/Lucasbieri)

La question du télétravail se repose souvent, dans les entreprises qui ne l’ont pas encore formellement adopté, au moment où s’annonce une grève des transports publics qui promet d’être suivie comme celle du 5 décembre prochain dans l’Hexagone. « Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le renforcement du dialogue social, il n’est plus nécessaire de modifier le contrat de travail pour permettre à un salarié de télétravailler », assure le site du ministère de l’Economie qui vient de refaire le point sur le sujet. Pour le mettre en place, trois cas de figure existe : un simple accord entre employeur et salarié (accord oral, courriel, courrier), un accord collectif ou une charte de l’employeur après avis du comité social et économique. Concrètement, dans bien des secteurs d’activité travaillant des données sensibles comme la banque, l’assurance, les sciences de la vie ou l’administration, le travail à distance ne peut pas s’improviser et, suivant le contrat de travail signé par le collaborateur ou selon son ancienneté dans l’entreprise, cette possibilité ne pourra pas s’appliquer à tous les utilisateurs, en particulier ceux qui sont arrivés trop récemment ou encore les stagiaires, apprentis ou alternants. 

Dans sa définition, le télétravail permet d’exercer son activité professionnelle en dehors des locaux de son employeur grâce aux technologies numériques. Du point de vue de son exercice, il est régi par l’article L1222-9 du code du Travail, modifié par la Loi n°2018-771 du 5 septembre 2018. Il peut s’effectuer depuis le domicile, un télécentre ou dans un espace de coworking. D’un point de vue technique, certains pré-requis sont évidents, tels que l’accès à une connexion Internet de bonne qualité pour le collaborateur distant et l’utilisation ou la mise à disposition d’un poste de travail équipé des logiciels nécessaires aux tâches à accomplir. En cas d’accès à des applications et données sensibles de l’entreprise, le collaborateur devra obtenir des autorisations d’accès spécifiques et des pré-requis de sécurité pourront être exigés pour le poste client comme l’installation d’un VPN, réseau privé virtuel, et l’interdiction de travailler depuis la connexion WiFi d’un lieu public. Le VPN permet d’établir une connexion sécurisée, privée et anonyme, en chiffrant le trafic Internet qui passe alors par un tunnel isolé et en masquant l’adresse IP. Il existe de nombreux services de VPN

De bons outils de communication requis

Pour assurer le succès du télétravail au sein d’une équipe, il faut également disposer des bons outils de communication. Dans ce domaine aussi, il en existe de nombreux, des messageries instantanées comme Slack aux logiciels de visioconférence en passant par les plateformes collaboratives et solutions de partage de fichiers. Une récente étude réalisée pour le cabinet de conseil d’Eleas spécialisé dans la qualité de vie au travail met en avant l’impact positif du télétravail. Pour 59% des DRH interrogées, c’est l’une des dispositions qui entraîne la plus nette amélioration du bien-être des collaborateurs. 

Un aspect toutefois pondéré par d’autres études qui montre que le télétravail reste encore marginal. La Dares montre qu’il est plus présent dans les grandes structures que dans les petites, sans différence notable entre le privé et le public. Une étude de l’Insee indique que 11% des cadres pratiquent le télétravail au moins un jour par semaine, contre 3 % seulement pour l’ensemble des salariés. Et si cette facilité leur apporte de la souplesse, les cadres peuvent aussi craindre des horaires de travail plus étendus, même si, en cas d’accord collectif dans l’entreprise, la charte élaborée par l’employeur doit déterminer les plages horaires durant lesquelles le collaborateur peut être contacté en télétravail.

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