Après Saint-Denis, Pantin, Aubervilliers et Courbevoie, Equinix poursuit son expansion en région parisienne, avec l’ouverture de son datacenter PA13x à Meudon.
Avec un investissement de 350 millions d’euros et six années de développement, le dernier centre de données PA13x d’Equinix à Meudon s’étend sur une surface totale de 20 000 m² répartie sur quatre étages, avec plus de 7 000 m² de salles techniques. Cette infrastructure vise à répondre à la demande croissante en capacités de stockage et de traitement des données dans le Sud de Paris, une zone qui regroupe déjà plusieurs géants comme Thales ou Dassaut Systèmes.
L’ouverture de ce dernier site à Meudon s’inscrit dans la stratégie d’expansion géographique d’Equinix, avec pour objectif de renforcer sa présence dans le Sud de Paris, le Nord de la Capitale commençant à être saturé. La ville de Meudon est aussi le siège de grandes entreprises françaises qui pourront bénéficier d’un niveau élevé de connectivité et d’un accès à l’écosystème numérique mondial d’Equinix.
La volonté d’une démarche environnementale responsable
Conçu pour minimiser son empreinte environnementale, PA13x adopte plusieurs technologies en matière de sobriété énergétique. Il est notamment équipé de panneaux photovoltaïques couvrant 350 m² de toiture,[de quoi alimenter l’éclairage] réduisant ainsi la dépendance aux énergies conventionnelles, ainsi que d’un dispositif d’isolation phonique pour réduire les nuisances sonores, notamment pour les bâtiments voisins. Un des grands reproches des riverains dans le Nord de Paris. L’une des autres innovations du site réside dans son système de refroidissement. Sans grande surprise et comme bon nombre de ses concurrents, PA13x adopte le dry cooling, une technologie de refroidissement par air qui élimine totalement la consommation d’eau.
Par ailleurs, Equinix a conclu un partenariat avec Engie Solutions et la ville de Meudon pour la mise en place d’un système de récupération de chaleur. L’énergie thermique produite par les serveurs sera injectée dans le réseau de chauffage urbain, contribuant ainsi à la réduction de la consommation d’énergies fossiles locales. Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large de transition énergétique : « d’ici fin 2026, le réseau de chaleur fonctionnant actuellement au gaz sera progressivement converti à la géothermie, permettant d’économiser 17 700 tonnes de CO2 par an », a affirmé Denis Larghero, maire de Meudon. « Grace a l’expertise d’Engie, la solution de la chaleur fatale est une démarche exemplaire » a ajouté Marc Ferraci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie. Rappelons qu’Interxion, (Digital Realty) avait été incapable de réaliser la même chose à Marseille pour cause d’absence de financement pour le raccordement final aux batiments les plus proches du port.
Un enjeu de souveraineté numérique
A l’heure ou s’ouvre le sommet mondial sur l’intelligence artificielle, la question de la souveraineté numérique s’invite dans les échanges. La mise en service de ce centre de données revêt également un enjeu stratégique pour la souveraineté numérique française. Lors de l’inauguration, Marc Ferraci, député des Hauts-de-Seine, a rappelé l’importance de développer des infrastructures solides pour accompagner la transformation digitale du pays. « Sans infrastructures, nous ne sommes capables de rien. Il nous faut des datacenters en France, ainsi que les outils et les talents pour devenir les leaders de l’IA », a-t-il déclaré. Nonobstant les paillettes lancées lors Sommet IA 2025, la France, et même l’Europe, reste aujourd’hui désespérément à la traine sur le champs de l’IA avec un seul acteur capable de rivaliser avec OpenAI, Anthropic ou Deepseek : le petit poucet français Mistal.ai, qui vient juste de lancer son app sur les plateformes iOS et Android. Il n’est jamais trop tard…
La future intégration du site dans un campus numérique, codéveloppé par les villes et les entreprises industrielles locales, vise à renforcer l’écosystème technologique français. Selon le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, il est essentiel de faire progresser les usages, les talents et les infrastructures pour soutenir l’innovation.