
Incubée à Paris-Saclay, la start-up Kerys à l’origine d’un hyperviseur de type 1 doté d’une fonction d’encapsulation sécurisée des environnements de travail a levé 6,2 millions d’euros. Elle vise une implantation à l’international incluant Singapour et les Etats-Unis.
Dans le cadre d’un tour de pré-amorçage, la start-up Kerys Software, incubée à Paris-Saclay et à l’origine d’une solution de virtualisation des postes de travail sécurisée reposant sur un hyperviseur de type 1 combiné à un micro-noyau propriétaire, a réussi à lever 6,2 M€ auprès des fonds d’investissement Daphni (Paris), Seedcamp (anglais) et Backtrace (allemand). Le tour de table comprend également un investissement du fonds Kima Ventures et des business angels Amirhossein Malekzadeh, Sébastien Pahland et Nicolas Steegmann. « Nous avons créé une solution logicielle inédite pour mutualiser plusieurs environnements de travail sur un seul ordinateur dans des conditions de sécurité excellentes », nous a indiqué Thomas Girard, co-fondateur et président de Kerys. De cette façon, en utilisant le micro-noyau propriétaire léger et sécurisé de Kerys, il est par exemple possible sur un même poste, de basculer très rapidement d’une session Windows, vers une session Linux. Des PC de deux à trois ans d’ancienneté sont elligibles pour faire tourner cette solution.
Pour l’heure, la jeune pousse a lancé une offre, YSDesktop, destinée aux entreprises pour leurs collaborateurs, en particulier les développeurs, et a dans les tuyaux une solution à installer sur les serveurs en environnement datacenter, YSCloud. La plateforme créée est en fait un hyperviseur de type 1 (bare metal) qui se connecte au bus interne des PC équipés en cartes mères supportant PCIe5 pour avoir de la visibilité et un contrôle sur l’ensemble des communications échangées entre les différents composants (CPU, mémoire, stockage…). VMware ESXi, Citrix Xen ou encore Red Hat KVM ne font-ils pas la même chose ? « Nous n’avons pas de traduction d’instructions ni de mécanisme qui nous permet d’émuler le matériel », explique M. Girard.
Une certification CSPN en cours
Côté sécurité, Kerys indique être en discussion avec l’Anssi en vue d’une certification CSPN pour laquelle un dossier a été lancé en mars dernier. En termes de premiers clients, le fournisseur indique avoir des références comme Aéroports de Paris, Vinci, le CEA… Mais pas pour des équipements de toutes les flottes, mais sur des petits groupes de bêta testeurs. « Globalement, une fois qu’ils y ont goûté, c’est compliqué pour eux de revenir à deux postes de travail différents », assure M. Girard. Pour son implantation, Kerys mise aussi sur l’international avec des projets à Singapour et aux Etats-Unis.