
Le projet de transformation « Regain » a été présenté aux syndicats d’Orange France en comité social économique et social. Sur les 20 350 salariés concernés, 3 000 devaient subir des changements importants dans leur activité professionnelle et 250 postes pourraient être supprimés. La direction propose la création de 9 directions régionales.
Chez Orange, un vaste plan de transformation se précise. Selon nos confrères du Monde, la direction du groupe en France a présenté hier mardi 16 septembre aux élus du comité social et économique central (CSEC), les détails d’un projet baptisé Regain qui devrait être déployé dans l’Hexagone, à partir du 1er janvier 2026. Selon un dossier d’information et de consultation que s’est procuré Le Monde Informatique, sur les 47 000 employés que compte l’opérateur sur le territoire, 20 356 salariés en CDI, sont en activité dans les directions concernées par le projet Regain. Parmi eux, pour 16 846 salariés, soit environ 83% du total, il n’y aura ni changement d’activité, ni changement de manager ou d’équipe. Ce n’est toutefois pas le cas de tout le monde. « 3 000 collaborateurs dans des directions concernées seront impactés dans leur activité professionnelle par une évolution de leur périmètre, un changement de rattachement, d’équipe ou de manager. 250 postes devraient être supprimés par l’opérateur sans toutefois détailler quelles étaient les fonctions touchées », nous a indiqué Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC d’Orange.
Selon lui, la division Orange Business n’est pas ciblée par ce plan. En synthèse, le projet « Regain » présenté au CSEC « vise à simplifier les processus du travail quotidien de chacun, et à renforcer l’équilibre entre des directions métiers et le directions Orange concentrées sur la proximité territoriale. « Orange va rapatrier ses directions métiers régionales et centraliser son état-major à Paris. Cela aura pour effet d’assécher les bassins d’emploi et de réduire les mobilités tout en éloignant la proximité avec les clients. Sans compter les risques psychosociaux occasionnés par une refonte des méthodes de travail via un énième plan dont nous ignorons les impacts positifs ou négatifs », regrette Sébastien Crozier. Pour rappel, l’an dernier, le climat social tendu au sein de l’opérateur avait connu une recrudescence des suicides.
9 directions territoriales
Pour renforcer la proximité terrain, la présence territoriale d’Orange France serait structurée selon 9 régions divisées chacune en deux au lieu de 5 actuellement. Selon le groupe, ces territoires de taille plus réduite, permettraient une opérationnalisation simplifiée et une proximité accrue avec les salariés, les clients et les acteurs institutionnels. En parallèle, le projet d’organisation vise à mettre en place des directions métiers décisionnaires et responsables, nommées directions métiers opérationnelles (DMO). Elles seront au nombre de 4 dont 3 nouvelles et adresseront : le grand public, la technique, l’expérience client et les entreprises.
Concernant le déroulé du plan, la direction a annoncé un passage du dossier en information consultation à la rentrée 2025 avec potentiellement une mise en œuvre au 1er janvier 2026. Pour Olivier Berducou, délégué syndical central CFDT chez Orange, le calendrier prévisionnel tel qu’il semble être défini est beaucoup trop tendu au regard de la profondeur du bouleversement que va imposer cette réorganisation. « C’est en fait une refonte complète des repères, des structures, des interlocuteurs, des missions et des liens de travail. Nous alertons sur le temps nécessaire à prendre pour écouter et entendre les salariés afin d’adapter ce projet aux réalités du travail quotidien » considère le représentant syndical.