
Trois ans après la création de La Poste Ventures, son fonds d’investissement dédié aux start-ups, l’entreprise double la mise en portant l’enveloppe à 75 M€. Deux secteurs clés sont visés : la cybersécurité et la deeptech.
À l’occasion de VivaTech, qui se tient actuellement à Paris Expo Porte de Versailles, La Poste annonce ce 13 juin une augmentation du capital de La Poste Ventures, son fonds d’investissement lancé en partenariat avec XAnge. Le groupe renforce ainsi son fonds dédié aux start-up, faisant passer le capital initial de 35 M€ à 75 M€. Cette hausse s’accompagne d’un élargissement de la stratégie d’investissement du fonds, qui intègre désormais la deeptech, axée sur les technologies de rupture à forte intensité R&D, et la cybersécurité, visant à financer des solutions pour prévenir, détecter et répondre aux menaces informatiques.
Depuis sa création, La Poste Ventures a accompagné une douzaine de start-up, dont plusieurs sont présentes cette année sur le Lab La Poste à VivaTech, parmi lesquelles Carbonable, Smart Tribune, Dealt, Pony, DouzePointCinq et Vianova. Le fonds vise désormais à accompagner une trentaine de start-up supplémentaires principalement en phase d’amorçage, pré-série A ou série A, avec des investissements compris entre 300 000 et 3 M€ pour des prises de participation allant de 5 à 20 % du capital.
Une stratégie d’investissement en 3 axes
La logique d’investissement de La Poste Ventures s’articule autour de trois piliers. Le premier consiste à repérer des start-up capables de renforcer les activités du groupe. « L’idée, c’est d’identifier des start-up qui peuvent nous apporter des services ou outils pour nos propres branche d’activités », explique Betty Marcerou, directrice de la stratégie, des partenariats transverses et de l’innovation du groupe La Poste. Elle insiste sur l’importance des synergies créées : « C’est important, pour la start-up comme pour nous. » Le deuxième objectif repose sur une veille active sur l’évolution des usages et technologies. Il s’agit, selon elle, de « tester des modèles économiques et anticiper les évolutions technologiques » en captant les signaux faibles du marché. Enfin, La Poste souhaite offrir aux jeunes sociétés un environnement propice à l’expérimentation. « Nous leur proposons un terrain de jeu avec 180 métiers différents, ce qui est significatif pour une start-up », précise-t-elle. En plus des deux secteurs ciblés, La Poste Ventures poursuit son intérêt pour la logistique augmentée, la transformation numérique, la santé et le bien-vivre, ainsi que pour les villes et territoires intelligents.
Pour accompagner cette montée en puissance, La Poste pourra s’appuyer sur l’expertise de Guillaume Poupard, directeur général adjoint de Docaposte et ancien directeur de l’ANSSI. « Nous travaillons pour le développement des activités de Guillaume. Nous avons déjà traité des dossiers liés à la cybersécurité, ou il s’est lui-même proposé pour accompagner les start-ups. La Post-Venture a justement pour mission de soutenir l’ensemble de la business unit, dont Guillaume est en charge. Nous sommes là pour lui apporter des idées et des entreprises avec lesquelles collaborer. C’est au cœur de notre mission. » précise Betty Marcerou.