Dans le secteur des technologies, les salaires connaissent une progression ralentie par rapport aux années précédentes, mais les disparités restent fortes selon les métiers, l’expérience et la région, selon la dernière étude de Page Group. En 2026, les profils très recherchés dans le cloud, le data, l’IA, la cybersécurité et sur les ERP continueront de tirer les rémunérations vers le haut, en particulier en Île-de-France.
En 2026, les salaires dans l’IT resteront stables poursuivant la phase de consolidation amorcée en 2024. Toutefois, les niveaux resteront élevés en particulier sur certains postes clés. C’est dans les grandes lignes ce que prévoit Page Group dans une étude sur les salaires 2026 basée sur l’analyse de plus de 900 métiers et 25 secteurs. Le cabinet rappelle que le marché de l’emploi informatique en France a enregistré pour la deuxième année consécutive, un ralentissement après plusieurs années de forte croissance. Au premier semestre 2025, le nombre d’offres dans l’IT publiées en ligne s’est replié de 17 % par rapport à 2024 et de 32 % par rapport à 2023. Ce recul s’explique principalement par un contexte économique incertain, la baisse des levées de fonds et du niveau de confiance des entreprises.
Le marché de l’emploi IT traverse donc une phase de transition : après des années d’euphorie, les recrutements se resserrent, mais la demande reste forte pour des profils d’experts sur les métiers de la cybersécurité, du cloud, de la data ou encore sur des compétences particulières comme les ERP. Dans ces spécialités, les rémunérations restent hautes surtout en Ile-de-France.
+12,5% pour les spécialistes juniors en cybersécurité
Parmi elles, se trouve la profession d’ingénieur cybersécurité, dont le salaire en début de carrière (soit de 0 à deux ans) est passé de 40 K€ en 2024 à 45 K€ en 2026, soit une progression de +12,5 % en deux ans. Les niveaux se situent entre 55 K€ et 70 K€ avec de deux à cinq ans d’expérience et entre 70 K€ et 80 K€ avec 10 années dans la fonction. Les pentester, les auditeurs en cybersécurité et les analystes sécurité/SOC/SIEM perçoivent des salaires équivalents en début de parcours, soit entre 45K€ et 50 K€ avec une expertise de deux ans minimums.
Salaires 2026 dans les métiers de la cybersécurité en Ile-de-France. (Source: Page Group)
Les pros des data, de l’IA et des projets ERP bien placés
Page Group fait également ressortir de bons niveaux de rémunération en 2026 chez le data engineer et le data scientist. Dans ces catégories, la fiche de paye affichera entre 45 K€ et 50 K€ pour un candidat junior, jusqu’à 50 K€ avec 5 ans au moins dans la profession et jusqu’à 75 K€ pour une expertise allant de 5 à 10 ans. Les chefs de projet ERP /CRM / BI, devraient également faire partie des mieux lotis d’ici l’an prochain, soit jusqu’à 50 K€ en début de carrière, 60 K€ pour un profil intermédiaire et jusqu’à 70 K€ pour un expérimenté.
De même, l’ingénieur ainsi que le développeur IA seront bien placés avec une paye quasi équivalente. A leurs côtés, l’ingénieur/architecte cloud devrait être rémunéré un peu plus et toucher entre 45 K€ et 55 K€ en début de carrière, jusqu’à 70 K€ avec 6 ans d’ancienneté minium, voire 90 K€ avec 10 ans de métier.
Salaires 2026 dans les métiers de l’IA et des data en Ile-de-France. (Source: Page Group)
A l’inverse, des métiers plus traditionnels (développement, administration système, support) voient leurs salaires se stabiliser, avec de fortes différences régionales, pouvant atteindre -20% en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie. La stabilité des salaires s’applique aussi aux profils généralistes et juniors (moins spécialisés et expérimentés) qui rencontrent des difficultés à se démarquer car ils font face à une concurrence accrue.
Salaires 2026 dans les métiers des infrastructures et de la production en Ile-de-France. (Source: Page Group)
Les freelances IT en perte de vitesse
Les professionnels IT indépendants doivent parfois ajuster leurs tarifs à la baisse pour rester compétitifs. Les start-ups, confrontées à des financements plus limités, réduisent leurs grilles, tandis que les grands groupes conservent des packages attractifs. Dans ce contexte, la posture des candidats a évolué : la flexibilité et la transparence sont devenues des critères essentiels. Dans un climat d’incertitude économique, la mobilité professionnelle est en baisse et les employeurs doivent donc soigner leur attractivité en proposant une marque employeur forte, une expérience collaborateur optimisée et des perspectives de formation continue, recommande Page Group.