
Le groupe énergétique français hébergeait jusqu’à présent ses données sensibles dans ses propres datacenters dans un cloud privé. Une partie d’entre elles le seront désormais dans un cloud de confiance opéré par Bleu et S3NS.
De part la sensibilité autant que la criticité des services fournis et de ses activités, EDF est depuis sa création confronté à de très grands enjeux de souveraineté industrielle et énergétique. Mais le groupe s’est aussi tourné vers le cloud en complément de ses propres infrastructures d’hébergement de données dans ses propres datacenters. Il s’est notamment focalisé sur la mise en place d’un cloud de confiance. Dans ce cadre, EDF vient d’annoncer avoir retenu Bleu (Orange, Capgemini et Microsoft) et S3ENS (Google Cloud et Thales) pour ce marché. « Ce cloud de confiance offrira à EDF de nouvelles capacités pour le stockage, le traitement et la valorisation des données du groupe, dans un contexte d’accroissement du volume de données notamment dans le cadre de la relance du nucléaire », explique la société dans un communiqué. Pour rappel, les offres de Bleu et de S3NS sont en cours de qualification SecNumCloud 3.2 qui constitue le plus haut standard français en matière de sécurité des environnements cloud.
Le périmètre concerné couvre les services IaaS, PaaS, CaaS et FaaS. Un porte-parole de Thales indique que S3NS « fournira une landing zone, un accompagnement à l’adoption de la technologie ainsi qu’une expertise avancée interne ». De son côté, un porte-parole d’EDF explique que « l’utilisation du cloud de confiance s’inscrit dans la stratégie numérique d’EDF en matière d’hébergement de données qui prévoit que ses données confidentielles ne peuvent pas être hébergées dans un cloud public. Elles représentent environ 15% de ces données. EDF complète ainsi sa solution actuelle hébergée en cloud privé dans ses data centers avec une solution de confiance qui apporte tous les services à valeur ajoutée du cloud ».
L’absence des offres SecNumCloud hexagonales
L’adoption du cloud chez EDF a connu un bond significatif en 2022, à une époque marquée par le début de la guerre en Ukraine ayant fait grimper les prix de l’électricité ayant amené ses clients à sursolliciter ses applications et sites web pour s’informer sur leur suivi et niveau de consommation d’énergie. Mais aussi drainer un nombre important de contrats alors résiliés par des fournisseurs alternatifs ayant été contraints de mettre la clé sous la porte, car ne pouvant plus encaisser la hausse des prix auxquels ils achetaient l’électricité sur les marchés de gros. EDF a alors eu besoin de déporter une partie de ses activités dans le cloud pour supporter ces charges et assurer un haut niveau de disponibilité de service que l’entreprise n’aurait sans doute plus été en mesure d’assurer en s’appuyant uniquement sur ses propres datacenters.
L’an dernier, EDF a démenti faire appel à AWS pour mettre en place un projet d’interface en langage naturel pour faciliter la recherche de pièces de rechanges dans des catalogues fournisseurs incluant des moteurs, des joints,… pour les centrales nucléaires. Le choix de Bleu et de S3NS, impliquant des acteurs américains va certainement relancé le débat sur la souveraineté numérique et de savoir pourquoi d’autres offres SecNumCloud n’ont pas été choisies comme Outscale ou OVH Cloud.
