Dans l’Hexagone, à peine plus d’un tiers des professionnels en ressources humaines français suivent la dynamique en matière d’investissement dans des solutions d’IA d’après RH SDworx. Des inquiétudes persistent sur les impacts de ces technologies et les résultats significatifs se font encore attendre.
Si l’IA continue de gagner du terrain au sein des entreprises françaises, celles-ci peinent toutefois à définir une stratégie claire en la matière. C’est le principal constat d’une étude réalisée par le fournisseur de solutions RH SDWorx. Les données analysées proviennent de 5 625 responsables RH (300 en France) et 16 000 salariés de seize pays européens, (Belgique, Croatie, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Espagne, Suède et Royaume-Uni) dont 1000 sur le territoire français. Premier enseignement : dans l’Hexagone, 35% des professionnels RH français déclarent investir dans cette technologie. Ils sont également 32% au niveau national à explorer activement le potentiel de l’IA au travail.
Interrogées sur les domaines dans lesquels les équipes RH investissent le plus, 13% citent le support RH et la conformité qui arrivent tous deux en tête. Viennent ensuite l’apprentissage et le développement des compétences avec 11 % d’allocations dans des parcours de formation personnalisés par l’IA ex aequo avec le recrutement et distançant de peu la gestion de carrière (10 %). Toutefois, seuls 23% des répondants ont d’ores et déjà observé des résultats significatifs de l’IA dans leurs processus RH, ce qui montre que beaucoup sont encore en phase d’expérimentation. Dans son analyse, le rapport avance une absence de stratégie claire en la matière et une probable incertitude quant aux cas d’usage pertinents pour l’IA. Les dispositifs RH ne seraient pas encore adaptés pour tirer profit au maximum des assistants virtuels.
Utilisation de l’IA par les professionnels RH en France par domaine d’application. (Source: SDWorxs)
Des craintes sur la déshumanisation
Dans le détail, 32 % craignent que ces solutions ne déshumanisent les processus RH et 30 % que les salariés leur opposent une certaine résistance. 27 % déclarent manquer de connaissances ou d’expertise suffisantes pour appliquer cette technologie dans leur domaine, tandis qu’une même proportion s’inquiète quant à la confidentialité et à la sécurité des données. L’incertitude des équipes RH face à l’IA se reflète aussi sur d’autres sujets : 28 % des préoccupations exprimées en France concernent la conformité de l’outil et de ses réponses avec le droit du travail, 26 % évoquent des préoccupations éthiques, ou encore 19 % ressentent des inquiétudes liées la consommation énergétique de ces outils.
A cela s’ajoutent des difficultés à cerner précisément ce que l’IA va changer dans les RH. Car si 38 % des employeurs français s’attendent à ce que l’automatisation transforme rapidement leur travail, 62 % ne voient pas encore concrètement ce que cela signifie pour les tâches et le modèle opérationnel RH.
1 employé sur 5 utilise régulièrement l’IA
Du côté des employés, la situation est différente : en France, 20 % ont recours à l’IA dans leur travail régulièrement en 2025, un taux proche de la moyenne européenne contre 13 % en 2024. Les principaux domaines d’utilisation sont l’automatisation de certaines tâches (18,6%), l’analyse des données (16,5%), la création de contenu (16%). Juste derrière, se trouvent la transformation des idées au coude à coude avec la communication (15,5% respectivement). L’IA appliquée à l’apprentissage et ay développement des compétences réunit 11,8% des répondants tandis que l’assistance au codage ferme la marche avec 8,4% d’utilisateurs.
Les principaux usages de l’IA par les employés en France. (Source: SDWorxs)
En conclusion, SDWorx recommande aux employeurs d’établir une politique claire sur l’IA « pour définir qui peut utiliser quels outils, comment l’organisation reste-t-elle à jour, et comment garantir la transmission des connaissances lors de changements de rôles ou de technologies. Une approche intégrée prenant en compte tous les domaines RH, du recrutement au développement et à la fidélisation pourra déterminer comment l’IA peut donner plus de sens au travail, améliorer l’expérience collaborateur ou créer plus de valeur ».