En vacances, les jeunes salariés n’arrivent pas à déconnecter

En France, 40 % des salariés sont contactés pour le travail pendant leurs vacances estivales selon un sondage d’Opinionway. L’hyper-connexion pendant l’été touche principalement des jeunes de moins de 35 ans et des non cadres.

Alors que la période estivale débute, la frontière entre vie professionnelle et vacances s’estompe de plus en plus pour les salariés français. C’est le principal constat d’une étude réalisée par Opinionway pour le compte de Factorial, un éditeur de logiciels de gestion des ressources humaines. Bien que le droit à la déconnexion soit établi par la législation française, une fois en congés, les salariés ont toujours du mal à déconnecter. Il y a deux ans, ils étaient 32 % à être contactés pour le travail pendant leurs congés et aujourd’hui, ils sont 40 %. Notons que sur ce point, une fracture générationnelle émerge : 50 % des moins de 35 ans laissent le travail s’inviter en vacances, contre 22 % des plus de 50 ans en 2025. 

Suite à la pandémie mondiale, le phénomène de « tracance » (un terme qui désigne le télétravail sur son lieu de vacances) a pris de l’ampleur. En 2023, 27 % des répondants le pratiquaient. Deux ans plus tard, la pratique semble s’être davantage démocratisée et ce chiffre est monté à 35 %. En dépit de ce fil rouge qui les retient, il semble paradoxalement difficile pour les employés de reprendre le rythme du bureau. Si en 2023 ils étaient 59 % à être confrontés à cette problématique, ils sont aujourd’hui 64 % à avoir du mal à se remettre au travail. Concernant l’encadrement des pratiques, 69 % des salariés estiment que leur entreprise s’est dotée d’une politique claire (soit 8 points de plus qu’il y a deux ans). Pourtant, un tiers d’entre eux sont encore dans un flou organisationnel à ce sujet, ce qui génère stress et déséquilibres dans les équipes.

Des outils de gestion inadaptés 

Si les outils numériques constituent un autre levier important pour encadrer cette période à risque, une partie non négligeable de salariés (27 %) estime que les outils de planification ne sont pas adaptés à la gestion des congés. De plus, 44% déclarent qu’ils continuent de subir une forme d’hyper-connexion, sans outils spécifiques pour protéger leur repos. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes salariés de moins de 35 ans et les non cadres, qui restent les plus exposés à ce phénomène et rencontrent davantage de difficultés à décrocher. Par ailleurs, les petites entreprises accusent un certain retard en la matière : seuls 56 % des salariés de TPE déclarent bénéficier d’une politique claire de déconnexion, contre 73 % dans les PME.

Joris Parisot, directeur des ventes chez Factorial souligne dans un communiqué : « Une vraie coupure avec le travail n’est pas un luxe, mais une nécessité pour préserver la santé mentale, la motivation et l’engagement des équipes. Les entreprises qui encouragent la déconnexion estivale constatent non seulement une meilleure qualité de vie au travail, mais aussi un retour plus dynamique et créatif de leurs collaborateurs à la rentrée. Investir dans le droit à la déconnexion, c’est investir dans la performance durable de l’entreprise. » 

Instaurer une politique de déconnexion claire 

Parallèlement, former les managers à la gestion de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, notamment pour les jeunes salariés et les non cadres, devient une priorité. Il est également recommandé d’instaurer des politiques de déconnexion claires et partagées, quelle que soit la taille de l’entreprise, en veillant à leur affichage et à une communication régulière. De même, la mise en place d’une culture d’entreprise qui valorise la véritable pause estivale et la confiance, permet de réduire le stress et de favoriser la performance lors de la rentrée.  

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