Selon une étude de la Banque de France, le chiffre d’affaires des start-ups IT dans l’Hexagone a progressé de 13% entre 2023 et 2024 atteignant 25 Md€. 40% affichent un résultat positif. Les pertes représentent 12,4% des revenus l’an dernier, après 16,5% en 2023 et 21,3% en 2022.
En 2024, l’activité des start-ups IT françaises a progressé, avec une hausse du seuil de rentabilité une trésorerie préservée et une réduction des pertes. C’est ce qu’indique la Banque de France dans une étude sur la situation financière de l’écosystème en 2024 qui s’aligne avec la tendance dégagée par France Digitale/EY sur le début 2025. Par rapport à 2023, le taux de progression du chiffre d’affaires des start‑ups technologiques du territoire s’est élevé à 13% %, atteignant ainsi 25 Md€ loin devant les PME (+1,3% en 2024) et les ETI (+0,6%). Toutefois, cette dynamique connait un infléchissement continu depuis 4 ans, en particulier en comparaison avec 2021 et les 30% de hausse constatés en un an.
Dans l’Hexagone, tous les secteurs d’activité sont en croissance. Parmi eux, celui des softwares et data est celui qui affiche la plus forte progression du chiffre d’affaires soit +16 % et 3,95 Md€ en 2024. Il concentre également le plus grand nombre de structures, avec un total de 370 start-ups Les domaines qui suivent en termes de revenus les plus conséquents sont énergies et environnement (3,13 Md€) et e‑commerce / marketplace (3,12 Md€). Cumulés avec les logiciels/data, ils représentent environ 40% du chiffre d’affaires de l’écosystème global en 2024.

Chiffre d’affaires 2024 des start-ups IT françaises par secteur d’activité. (Source: Banque de France)
Une progression des emplois plus lente
Le chiffre d’affaires des start‑ups à l’export représente 27,9% de l’activité, correspondant à un montant cumulé de 7 Md€. marketing digital et IoT / hardware occupent les 2e et 3e rang du classement avec 47% et 43% du chiffre d’affaires réalisés hors des frontières, derrière le tourisme et les loisirs. Sur le front de l’emploi, l’étude de la Banque de France rejoint celle de France Digitale/EY. Elle confirme que les start-ups IT françaises recrutent mais un rythme cependant ralenti, Les effectifs ont ainsi progressé de 4 % en un an passant de 104 128 en 2023 à 107 812 salariés en 2024. Toutefois, la croissance est très variable d’un secteur à l’autre : + 16% dans les mobilités, + 13% pour tourisme et loisirs, + 8 % dans les fintechs, alors que des baisses sont constatées dans l’éducation et les ressources humaines (– 9%) et dans le marketing/digital (– 3%).
Concernant les montants des fonds levés, les différentes données convergent, et mettent en avant une diminution en 2024 par rapport à 2023. Ainsi, selon EY les start‑ups françaises ont levé 7,77 Md€ en 2024, en baisse de 7% par rapport à 2023 (8,32 Md€), mais avec une quasi‑stagnation du nombre d’opérations (723 levées recensées, soit une progression de 1%). De son côté, l’étude d’In Extenso parle d’une baisse des levées de 10 % en valeur, et de 18 % en volume par rapport à 2023 (822 opérations recensées pour un montant de 8,1 Md€ en 2024).

Répartition des start-ups IT françaises selon le chiffre d’affaires et les levées de fonds en 2024. (Source: Banque de France)
Des fonds propres en légère augmentation
Autre constat de la Banque de France: une stabilité de la trésorerie totale des start‑ups de l’échantillon à 11 Md€ à fin 2024, en légère augmentation (3 %) par rapport à celui relevé à fin 2023, et un montant quasi équivalent à celui relevé à fin 2022.« Dans un contexte de baisse des levées de fonds, les jeunes entreprises préservent leur trésorerie active sans sacrifier la croissance de leur activité, tout en se rapprochant de leur seuil de rentabilité », souligne le rapport.
Quant aux pertes de l’exercice (mesurées par le résultat net), elles représentent 12,4% du chiffre d’affaires en 2024 après 16,5% en 2023 et 21,3% en 2022. 41% des structures de l’échantillon affichent un résultat d’exploitation positif (dont le cumul s’élève à 1,04 Md€), contre 59% avec un résultat d’exploitation négatif (représentant près de 4,1 Md€ de pertes cumulées). Les start‑ups en perte ont moins d’un an de réserve de trésorerie devant elles avant une opération supplémentaire de financement.
