Les derniers résultats financiers d’Intel montrent des signes de reprise notamment sur la demande de puces pour PC. Le fondeur a même annoncé un bénéfice ce trimestre. Il reste néanmoins du chemin à parcourir pour l’entreprise qui a pu compter sur le soutien financier de Nvidia, Softbank et du gouvernement américain.
Après des périodes de difficultés rythmées par des mauvais résultats financiers, Intel voit un espoir de redressement au troisième trimestre 2025. En effet, la firme a annoncé un chiffre d’affaires de 13,7 Md$ en progression de 3% sur un an. Il bat ainsi les estimations des analystes qui planchaient sur des revenus à 13,14 Md$. Pour expliquer ce regain, la société souligne la forte croissance des ventes dans son activité principale de puces pour PC. La division Client Computing a vu ses revenus progresser de 5% à 8,5 Md$. Par contre, l’activité datacenter et IA affiche une baisse de 1% à 4,1 Md$. Retrait aussi pour les revenus de Foundry qui atteignent 4,2 Md$ (-2%). Toujours sur le plan des bonnes nouvelles, le fondeur de Santa Clara annonce un bénéfice net de 4,1 Md$ contre une perte de 16,6 Md$ un an auparavant. Au trimestre précédent, la perte était de 2,9 Md$. Intel prévoit un bénéfice de 23 cents par actions.
A l’occasion d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers, le CEO d’Intel Lip-Bu Tan a rappelé « les progrès constants réalisés pour reconstruire l’entreprise ». Et d’ajouter « nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, mais nous prenons les bonnes mesures ». En juin dernier, la société prévoyait de licencier jusqu’à 20% de ses effectifs et en juillet elle envisageait d’atteindre 75 000 employés d’ici la fin de l’année contre 108 900 en décembre 2024. Il a aussi cédé une majorité des parts dans Altera (spécialisé dans les FPGA) au fonds d’investissement Silver Lake et arrêté plusieurs projets de construction d’usines notamment en Europe.
Des soutiens financiers pour rassurer les marchés
Sur ce trimestre, l’entreprise a surtout pu compter sur plusieurs soutiens financiers. En premier lieu, Softbank a décidé en août dernier d’investir 2 Md$ dans la firme américaine. Mais la plus grosse surprise est venue de Nvidia qui a annoncé en septembre un investissement de 5 Md$ dans Intel et un accord de coopération dans le domaine de l’IA. Enfin, l’administration Trump est venue au secours du groupe en difficulté en portant sa participation à près de 10% du capital d’Intel. Un soutien qui n’est pas sans poser des questions sur le plan comptable. « il existe peu de précédents en matière comptable sur de telles transactions », assure Intel dans un communiqué. Il ajoute avoir demandé à la SEC (securities and exchange commission) l’approbation de sa méthode comptable, mais ne l’a pas encore obtenue en raison du shutdown.
Pour le quatrième trimestre, la société reste prudente avec une prévision de chiffre d’affaires compris entre 12,8 Md$ et 13,8 Md$ et un bénéfice ajusté de 0,08 $ par action. Elle compte sur le renouvellement des PC après la fin de support de Windows 10. « La demande est bien plus forte que ce que nous avions anticipé lors de la planification de notre offre pour l’année », a indiqué David Zinsner, directeur financier d’Intel. Pour cela, le groupe fonde de grands espoirs sur les Core Ultra série 3 Panther Lake récemment lancés. Les analystes financiers seront également attentifs sur les activités datacenter et Foundry au regard des coupes budgétaires dans la R&D (-20% au T3 3025).