Le partenariat Renault et Google Cloud passe à la vitesse supérieure

Partenaire de longue date, Renault renforce ses liens avec Google Cloud autour de deux axes : les véhicules connectées en créant un OS spécifique sur base Android et l’extension des jumeaux numériques à l’ensemble des activités du groupe automobile pour développer les prochains usages.

Séquence nouvelles technologies pour Renault qui a dévoilé hier son plan stratégique en mettant en avant des partenariats avancés notamment avec Google Cloud autour des véhicules connectées de demain via sa filiale Ampere (véhicule électrique et software), mais aussi sur la transformation numérique de l’entreprise. Les deux sociétés se connaissent bien et travaillent ensemble depuis 2018 avec un premier accord portant sur la partie Android Automative intégré dans les voitures (notamment la Mégane E-Tech). En 2020, il avait été renforcé autour d’un besoin métier en particulier : l’optimisation de peinture sur les véhicules. Le groupe automobile utilisait alors la puissance de calcul et les traitements d’intelligence artificielle et en apprentissage machine de Google pour répondre à cette tâche. A la clé, des gains en consommation d’énergie de 10 à 20% étaient attendus.

La création d’un OS dédié et standardisé

Aujourd’hui, le partenariat monte d’un cran autour de deux piliers : le véhicule et la transformation numérique de l’entreprise. Sur le premier point, « nous voulons aller plus loin que la simple intégration d’Android Automative en créant un véritable système d’exploitation pour le véhicule », assure Frédéric Vincent, DSI de Renault . Il ajoute, « il existe très peu de standardisation dans le domaine. Aujourd’hui, il faut composer avec 80 à 60 calculateurs et 5 à 7 contrôleurs de domaine. A chaque nouveaux services, il faut faire des modifications sur le hardware. Par exemple, pour créer une clé virtuelle, cela prend deux ans ».

D’où l’idée d’avoir une architecture numérique standardisée et ouverte que le constructeur dénomme SDV (Software Defined Vehicle). La plateforme sur base Android gérera la partie middleware et applicative. « Le cahier des charges est exigeant, la plateforme doit s’inscrire dans la durée avec un support sur une dizaine d’années, évolutive pour accueillir les prochains services, ouverte pour faciliter la connexion avec les datas et être proposé à d’autres OEM », poursuit le DSI. Les premiers résultats du partenariat qui comprend aussi Qualcomm sur la partie composant autour de Snapdragon sont attendus d’ici 2026 avec la sortie du FlexEVan.

Le partenariat avec Google Cloud comprend plusieurs aspects. (Crédit Photo: Renault)

Une généralisation des jumeaux numériques

Bien évidemment ce pilier ne saurait fonctionner sans l’aide du second axe de l’accord autour de la poursuite de la transformation numérique du constructeur automobile et en particulier les jumeaux numériques et le cloud. « Sur le jumeau numérique, nous avons commencé sur les usines de production et cela s’est révélé un formidable atout adapter les lignes en fonction de la pénurie de composants. Il faut maintenant aller plus loin en créant des jumeaux numériques pour l’ensemble des activités du groupe », indique Frédéric Vincent. Pour aboutir à cela, le constructeur va accélérer sa stratégie « move to cloud » initié en 2017.

« Nous sommes clairement engagés dans une démarche cloud first, il n’y a pas aujourd’hui un nouveau développement qui ne fasse pas dans le cloud. Mais Renault est une société de 120 ans avec un patrimoine applicatif important. Nous restons donc pragmatique sur cette migration », assure le DSI. Il ajoute « l’enjeu pour la société est de se défaire des compétences sur l’infrastructure aussi bien sur le réseau que sur le stockage ». D’où le partenariat privilégié avec Google Cloud. Les équipes IT du constructeur préfèrent se focaliser sur le développement de nouveaux services issues de la collecte et l’analyse des données. « Un premier travail porte notamment sur la maintenance prédictive des véhicules », observe Thierry Cammal, directeur général de Renault Software Labs. Mais le groupe ambitionne d’autres cas d’usages comme par exemple des passerelles avec les assurances, capables d’adapter leurs offres en fonction des données de conduite. Renault remontera donc des informations sur les conducteurs, qui verront leur prime montait ou s’alléger. 

chevron_left
chevron_right