Les employés prêts à travailler avec des agents IA mais avec des limites

Dans une étude, l’éditeur de logiciels RH et finance en mode SaaS Workday constate que la plupart des employés se sentent à l’aise avec des agents IA travaillant à leurs côtés à condition que la technologie ne prenne pas les décisions. Établir des limites claires pour l’IA est essentiel pour renforcer la confiance des employés et favoriser son adoption.

Dans sa dernière enquête, le spécialiste des logiciels RH et finance en mode SaaS Workday a étudié les comportements des employés envers les agents IA. Le rapport a été réalisé entre mai et juin 2025 auprès de 2 950 cadres dirigeants et responsables de la mise en œuvre de logiciels en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (EMEA) et en Asie-Pacifique (APAC). Principal enseignement : malgré le fait que les agents d’IA gagnent du terrain sur le lieu de travail, les collaborateurs recherchent toujours ce que l’entreprise décrit comme des « limites claires ». Un porte-parole de Workday a ainsi déclaré : « Nous voulions aller au-delà du battage médiatique pour comprendre ce que les salariés pensent réellement des agents d’IA sur le lieu de travail et de leurs implications pour l’avenir des emplois. Cela a conduit à commander une enquête mondiale afin d’explorer le potentiel des agents à assumer des métiers complexes, comme celui de manager. Nous avions pressenti des différences intéressantes dans la volonté d’adopter l’IA selon les générations et les fonctions organisationnelles, et nous avons constaté que c’était le cas. »

L’étude montre d’abord que les trois quarts des personnes interrogées n’ont aucun problème à faire équipe avec des agents IA, mais seulement 30 % sont prêtes à être gérées par l’un d’eux. L’optimisme quant à l’impact de l’IA agentique sur le monde du travail est également élevé. En effet, 63 % [des répondants] sont davantage intéressés par les entreprises qui investissent dans ce type d’agents IA, ce qui confère aux sociétés innovantes un avantage concurrentiel. Pour la génération Z, ce chiffre atteint 70 %, ce qui suggère que l’adoption des assistants virtuels sera un facteur clé pour attirer les jeunes talents.

 

Niveau de confiance des employés envers l’IA et exemples d’utilisation (Source: Workday)

La confiance envers l’IA augmente

Malgré cela, seulement 24 % des personnes interrogées se sentent à l’aise avec l’utilisation d’agents d’IA fonctionnant en arrière-plan, sans intervention humaine. De plus, bien que plus d’un quart des personnes interrogées estiment encore que les agents sont surestimés, l’étude souligne que « la confiance dans ces outils augmente considérablement avec leur utilisation. Par exemple, seulement 36 % de ceux qui explorent les agents IA font confiance à leur organisation pour les utiliser de manière responsable, mais ce chiffre grimpe à 95 % parmi ceux qui sont plus expérimentés. L’expérience directe avec les agents IA renforce la confiance. » Du côté des principaux obstacles à l’adoption des bots IA, les utilisateurs citent les questions d’éthique et de gouvernance, notamment les préjugés, la confidentialité des données et les défis juridiques (44 %), ainsi que la sécurité et la confidentialité (39 %)

Degré d’exposition des employés envers l’IA et mesure de l’impact sociétal (Source: Workday)

A l’opposé, les avantages attendus comprennent une amélioration de la croissance et du développement des employés (85 %), un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (80 %) et une satisfaction au travail (79 %). Les attentes des répondants sont élevées, 68 % d’entre eux déployant des agents d’IA « motivés par la conviction d’une charge de travail réduite (88 %), d’une innovation plus rapide (82 %) et d’une réussite financière (71 %). » Interrogé par Computerworld sur les résultats que Workday considérait comme les plus surprenants, un porte-parole a déclaré qu’il y en avait deux : une volonté d’être géré par l’IA et un désir de limites à l’IA 

Des attentes sur un cadre bien défini

« Un résultat significatif a été que 30 % des employés acceptaient d’être encadrés par un agent d’IA. Si la plupart disent préférer un manager humain, cela représente néanmoins une part importante des effectifs qui, dans certains cas, pourraient préférer une machine à un manager humain. ». Dans le même temps, l’étude montre que les collaborateurs souhaitent des limites et des garanties pour les outils d’IA au travail. S’ils affirment initialement vouloir utiliser ces outils librement, leurs réponses révèlent qu’ils se sentent plus à l’aise et optimistes quant à l’utilisation de l’IA lorsqu’ils savent que leur entreprise a mis en place des garde-fous clairs. Par ailleurs, l’enquête de Worday met en lumière un élément crucial: pour exploiter le potentiel de l’IA, les sociétés doivent s’attacher à instaurer la confiance par la transparence et à responsabiliser leurs collaborateurs. Il ne s’agit pas seulement de déployer des technologies. Il s’agit de concevoir judicieusement un avenir où les agents d’IA amélioreront les capacités humaines, permettant ainsi une expérience de travail plus productive et plus épanouissante pour tous.

Les attentes envers des agents d’IA dans le domaine des RH. (Source: Workday)

Kathy Pham, vice-présidente de l’IA chez Workday souligne: « l’optimisme dans l’IA agentique se forge à travers des limites bien déterminées. » Ces limites, sont définies par nos choix et sont essentielles à des déploiements ciblés et responsables, nous permettant d’explorer tout le potentiel de l’IA sans crainte d’abus. Les dirigeants doivent privilégier la formation offrant aux employés de comprendre quand et comment utiliser l’IA, tandis que les fournisseurs de technologies intègrent ces limites directement dans leurs solutions, donnant ainsi à leurs clients la confiance nécessaire pour innover, notamment dans des domaines à enjeux élevés comme les RH et la finance. »

Un apport dans les métiers de la finance

Le rapport pointe également le fait que les professionnels de la finance, en particulier, voient un fort potentiel dans l’IA : « Alors que le secteur est confronté à une pénurie d’experts-comptables et de professionnels de la finance, plus des trois quarts (76 %) de ces métiers estiment que les agents IA contribueront à combler ce manque, et seulement 12 % craignent des pertes d’emploi. Les principales utilisations des agents IA dans la finance incluent la prévision et la budgétisation (32 %), le reporting financier (32 %) et la détection des fraudes (30 %). »  

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