Meta investirait des milliards de dollars dans Scale AI

Selon Bloomberg, Meta est en discussion pour investir plusieurs milliards de dollars dans Scale AI. Cette dernière est spécialisée dans l’étiquetage des données et travaille avec la plupart des acteurs de l’IA. Ses pratiques salariales ont néanmoins suscité la polémique et une enquête du ministère américain du travail a été ouverte.

« Il n’y a pas de bonnes IA, sans de bonnes données », le mantra est connu et répété dans toutes les conférences des acteurs IT. Pour répondre à cette antienne, Meta serait, selon Bloomberg, en négociation pour investir massivement dans Scale AI, spécialisé dans l’étiquetage des données. L’agence de presse évoque un financement pouvant dépasser les 10 Md$. Si ce montant s’avère exact, il s’agirait de plus gros investissements externe en IA réalisé par Meta et amorcerait un changement de stratégie alors focalisée sur ses données et ses recherches en interne.

Ce financement n’est pas sans rappelé celui de Microsoft qui avait injecté plus de 13 Md$ dans OpenAI ou les récents investissements d’Alphabet et Amazon au sein d’Anthropic. La plus grande partie des accords financiers ont pris la forme de crédits cloud donnant accès ainsi aux ressources GPU nécessaires à l’entraînement des modèles. De son côté Mark Zuckerberg a annoncé aux investisseurs au début janvier que Meta allait investir jusqu’à 65 Md$ dans l’IA cette année. Sa participation à l’essor de Scale AI s’inscrirait alors dans ce plan.

Une cheville ouvrière nécessaire pour la formation des modèles d’IA

Scale AI œuvre dans un domaine stratégique pour les acteurs de l’IA, la qualité des données. Il aide les éditeurs (OpenAI, Anthropic, Microsoft, Meta,…) à former leurs modèles en fournissant des données fraîches, formatées et spécifiques à un sujet. La société a été créée en 2016 par Alexandr Wang et a levé 1 Md$ en 2024 pour une valorisation estimée à 13,8 Md$. Au début de l’année, Bloomberg avait indiqué que Scale AI était en discussion pour un rachat à hauteur de 25 Md$.

Pour étiqueter les données, l’entreprise fait appel à des dizaines de travailleurs pour nettoyer les textes, les images et d’autres types d’informations. Ces jeux de données servent ensuite à la formation des modèles. Néanmoins ses pratiques salariales ont suscité la controverse, car la main-d’œuvre est principalement composée de sous-traitants étrangers originaires des Philippines et du Kenya, pays à bas salaires. En mars dernier, Scale AI a indiqué être sous le coup d’une enquête ouverte en 2024 (sous l’administration Biden) par le ministère américain du travail sur des violations présumées du Fair Labor Standards Act (loi sur le travail éthique). En mai dernier après le changement d’administration, le ministère a finalement abandonné ses investigations.  

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