Après deux ans de tergiversation, l’éditeur Palantir spécialisé dans les solutions big data et d’intelligence artificielle comptant notamment la CIA parmi ses clients, s’apprête à rentrer en bourse. Une IPO qui intervient en pleine polémique autour de l’usage de la reconnaissance faciale à grande échelle par les forces de police.
Avant de co-fonder Palantir avec Alex Karp, le multi-miliardaire Peter Thiel avait créé PayPal. (crédit : Dan Taylor / Creative Commons BY 2.0)
Déjà dans les tuyaux depuis 2018 et un temps planifiée début 2020, l’introduction en bourse du géant de l’analytique et du big data dont les solutions sont notamment utilisées par l’armée américaine et la CIA, se précise. D’après plusieurs sources dont Reuters, l’éditeur serait en effet à quelques semaines d’une IPO. La crise sanitaire liée au Covid-19 semblant petit à petit se tasser, le moment semble donc redevenu opportun pour cette entreprise co-fondée en 2004 par le multi-milliardaire Peter Thiel ainsi qu’Alex Karp, son CEO, pour tenter de lever quelques milliards de dollars sur le marché boursier. Cette opération pourrait avoir lieu en septembre 2020 si les conditions de marché le permettent, d’après des sources proches du dossier.
L’entreprise a vu en 5 ans – de 2015 à 2020 – sa valorisation doubler, en passant selon les estimations de 20 à près de 40 milliards de dollars. Si le contexte financier parait plus propice à une introduction, le contexte social concernant la surveillance de masse, en particulier via la reconnaissance faciale à des fins policières pour laquelle coup sur coup IBM, AWS et Microsoft ont pris quelques distances – pourrait bien constituer un vent contraire. Il y a quelques jours, au moins 450 employés d’Amazon ont écrit à son CEO, Jeff Bezos, pour lui demander d’arrêter d’utiliser les solutions d’analyse de données de Palantir, au regard de l’implication de ce dernier dans le système de surveillance utilisé par les services de l’immigration US appelé Investigative Case Management (ICE).