
Autrefois réservée aux GPU Nvidia, la technologie d’interconnexion NVLink est désormais disponible pour d’autres fournisseurs, dont AMD et Intel. Une annonce qui intervient après la publication des premiers travaux du consortium UALink.
A l’occasion du dernier salon Computex, Nvidia avait notamment annoncé la création d’une plateforme destinée aux développeurs pour créer des applications IA, DGX Cloud Lepton. Mais aussi ouvrir sa technologie d’interconnexion NVLink à la concurrence avec l’introduction de NVLink Fusion. Issue de son groupe réseau Mellanox, l’interconnexion à haut débit NVLink permet à plusieurs GPU d’un système ou d’un rack de partager des ressources de calcul et de mémoire, faisant ainsi apparaître plusieurs GPU comme un seul processeur. Aujourd’hui dans sa cinquième génération, cette technologie prend en charge jusqu’à 1,8 To/s de bande passante bidirectionnelle par GPU et peut ainsi supporter jusqu’à 72 GPU par rack. C’est 14 fois plus rapide que la solution alternative PCI Express 5, qui plafonne à 128 Go/s de bande passante.
Jusqu’à présent, NVLink était réservé aux GPU et CPU Nvidia, mais désormais, avec Fusion, les accélérateurs non Nvidia pourront l’utiliser. Le fournisseur précise qu’il y aura deux configurations pour Fusion : l’une pour connecter les CPU dédiés à ses GPU et l’autre à des accélérateurs non Nvidia. « Les clients auront à la fois plus de choix et plus de flexibilité, tout en profitant d’un écosystème élargi et de nouvelles opportunités d’innovation autour de Nvidia », a déclaré Dion Harris, directeur senior HPC, Cloud et IA chez Nvidia, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. « L’écosystème Nvidia rassemble des partenaires de premier plan pour aider les hyperscalers à déployer rapidement et efficacement des solutions de calcul dédiées sur notre plateforme, depuis les conceptions d’ASIC personnalisées jusqu’aux intégrations NVLink Fusion… En associant ce vaste réseau de partenaires à la technologie Nvidia, les fournisseurs qui adoptent NVLink Fusion pourront accélérer leur mise sur le marché pour les usines d’IA », a-t-il ajouté.
Des limitations encore substantielles
Mais la générosité de Nvidia a ses limites. Par exemple, AMD ne peut pas utiliser NVLink Fusion pour connecter son CPU Epyc à son GPU Instinct, puisqu’il faut au moins un produit Nvidia impliqué dans la connexion. Mais cela ne décourage pas les prétendants. MediaTek, Marvell, Alchip, Astera Labs, Synopsys et Cadence figurent déjà parmi les premiers clients de NVLink Fusion.
Il existe par ailleurs une alternative à NVLink de Nvidia : le consortium multivendeur Ultra Accelerator Link (UALink) et sa spécification Ultra Accelerator Link récemment publiée. La spécification UALink 200G 1.0 définit une interconnexion à faible latence et à large bande passante pour la communication entre les accélérateurs et les commutateurs dans les pods de calcul d’IA. Elle est le fruit d’une alliance entre différents hyperscalers et fournisseurs de puces alliés de circonstance depuis juin 2024 pour rivaliser avec la technologie propriétaire de Nvidia.