A l’occasion de sa conférence ai Pulse ce jeudi à Paris, Scaleway a annoncé le renforcement de ses offres IA as a service avec le support de dernières générations d’accélérateurs Nvidia et de CPU fournis par Ampere. Il continue aussi à avancer ses pions dans l’informatique quantique à la demande.
Plus de 2 000 personnes ont convergé ce jeudi à Station F (Paris) pour participer à la troisième édition de l’événement ai Pulse organisé par Scaleway. Lors de sa conférence, la filiale cloud d’Iliad a fait plusieurs annonces visant à renforcer ses capacités de traitements IA et d’informatique quantique à la demande. « L’Europe est véritablement à la pointe de l’innovation, des modèles mondiaux, de la robotique et bien plus encore », a lancé Damien Lucas, directeur général de Scaleway. Fière de son ancrage français, – mais jouant la carte d’une ambition à l’échelle européenne en étant présent aux Pays-Bas, en Pologne, en Italie, en Suède et bientôt en Allemagne – la société pousse à fond le curseur de la souveraineté numérique en renforçant son partenariat avec Mistral. Tous les modèles de la start-up française sont désormais supportés, de même que ses autres produits : AI Studio pour créer des flux de travail personnalisés, Code dans le but d’accélérer le développement de logiciels, et Document AI afin d’automatiser le traitement des documents.
Après avoir intégré le programme Inference Provider de Hugging Face en septembre dernier, l’entreprise étend aussi son catalogue de modèles open source déployables sur son infrastructure avec Holo 2. Développé par la société H, ce modèle est très orienté vers les agents IA et les interfaces homme-machine. Pour le texte, le groupe rappelle avoir intégré GPT-OSS, Qwen 3 et DeepSeek R1, l’audio n’est pas en reste avec l’outil de reconnaissance vocale Whisper d’OpenAI et Voxtral de Mistral et ceux de Gradium récemment créé. Pour le code, Qwen3-coder et donc Mistral Code, et les capacités de vision avec Gemma de Google. Lors de la conférence, Damien Lucas a annoncé que la plateforme cloud de Scaleway propose désormais également les accélérateurs B300 Blackwell Ultra de Nvidia – 50 % plus rapides que les B200 selon lui- et renforcé sa coopération avec Ampere pour utiliser sa dernière gamme de processeurs. Pour rappel la société utilise depuis 2023 ses CPU basés sur Arm pour ses instances de calcul AMP2, qui sont bien adaptées à l’inférence de l’IA combinant performances et faible consommation d’énergie. Parallèlement, Scaleway a aussi indiqué collaborer étroitement avec Fujitsu pour tester son CPU Monaka. Le but ? Améliorer significativement l’efficacité énergétique et le coût pour les workloads d’inférence IA.
Fort de sa dernière levée de fond de 60 M€, Gradium dont Neil Zeghidour est le CEO, voit loin pour améliorer l’IA vocale jusqu’à ce qu’elle devienne véritablement utilisable dans la vie quotidienne. (crédit : DF)
Le boom des performances du quantique
L’an dernier, Scaleway a par ailleurs annoncé son partenariat avec Qandela et a lancé ses premiers véritables QPU, basés sur la technologie photonique. « C’est parfait pour les flux de travail de l’IA. C’est également parfait pour les tâches d’optimisation. Mais en matière d’informatique quantique, il n’existe pas de solution unique. Il existe différentes technologies matérielles qui peuvent résoudre différents types de problèmes », a fait savoir Damien Lucas. Un enjeu auquel l’entreprise explique avoir répondu avec deux partenariats noués avec Pascal avec ses systèmes à atomes neutres, et IQM et sa technologie supraconductrice. « Les systèmes à atomes neutres peuvent exceller dans la résolution de problèmes combinatoires complexes auxquels les ordinateurs traditionnels ont du mal à faire face. Et la supraconductivité est le meilleur choix pour la modélisation financière ou l’exécution d’algorithmes généraux approfondis. Pour faciliter l’utilisation de ces technologies, nous les avons intégrées aux meilleurs frameworks open source. Nous disposons donc de Photon, Atomic et Superconducting, toutes ces technologies étant disponibles sur Scaleway Quantum as a Service », indique le directeur général.
Enfin, lors de la conférence ai Pulse, Yann Le Cun, ex-directeur scientifique IA de Meta a partagé sa vision de l’évolution des grands modèles de langage qui, de son point de vue, ont atteint leurs limites. Excellents pour générer du texte, ils ne « comprennent pas le monde », manquent de mémoire, et ne savent pas raisonner pas à pas, selon l’expert qui s’apprête à lancer sa propre start-up. « Le texte est fondamentalement très, très limitatif, tout comme le monde que nous percevons. Le texte n’est qu’un petit élément. C’est un élément compressé que nous, les humains, avons inventé pour décrire le monde à travers notre perception tridimensionnelle. »
Yann Le Cun, directeur scientifique IA de Meta a ouvert la session plénière de la conférence AI Pulse 2025 à Paris ce 4 décembre. (crédit : DF)