
A la demande de ses actionnaires, le spécialiste français de solutions XDRTehtris basé à Pessac annonce le départ de sa PDG et co-fondatrice Elena Poincet. Un plan de suppression de 43 postes, soit un quart de ses effectifs, vient également d’être homologué.
En difficulté, la start-up française Tehtris spécialisée dans la cybersécurité change de gouvernance avec un plan de sauvegarde de l’emploi à la clef. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 2 octobre, l’éditeur d’une solution XDR (extended detection and response) basé à Pessac, en Gironde, a annoncé le départ de sa présidente et directrice générale Elena Poincet. Cette ancienne employée de la DGSE avait co-fondé l’entreprise en 2010 avec Laurent Oudot, ex-hacker éthique lui aussi au sein du service de renseignement extérieur français. Ce dernier reste maintenu au conseil d’administration et dans ses fonctions de directeur technique. Pour remplacer la dirigeante, les actionnaires ont opté pour un binôme. Ils ont nommé comme président exécutif Richard Vacher Detournière, administrateur indépendant de Tehtris depuis près de trois ans et ex employé chez Verimatix un éditeur de logiciel de protection de données. A ses côté, Jean-Philippe Lion, arrivé au printemps dernier, est confirmé au poste de directeur général, chargé de superviser l’ensemble des opérations du groupe.
Sous la pression de ses investisseurs, Tehtris a a également fait homologuer un plan de suppression de 43 postes, soit un quart de ses effectifs. Comme évoqué en août dernier, la direction de l’entreprise nous a confirmé l’existence d’un PSE, avec l’objectif de passer à 125 collaborateurs d’ici la fin de l’année. « Les deux entités du groupe, à savoir son siège social de Pessac et son bureau EMEA à Paris sont concernées par des coupes », nous a indiqué le service communication de Tehtris Toutefois, le détail des postes ne nous a pas été précisé. Avant ces restrictions budgétaires, l’éditeur promettait pourtant un bel avenir. Sa technologie XDR utilisée pour améliorer les capacités de détection et de réaction face à une attaque (comprenant la protection des terminaux, mais aussi la partie réseau) avait permis de récolter 64 millions d’euros de financements.
Un management instable
En 2020, une première levée de fonds de 20 millions d’euros en série A avait été réalisée. Deux ans après, un second tour de table de 44 millions d’euros en série B avait été clôturé. Les fonds historiques de la série A en 2020 avaient poursuivi l’aventure : Tikehau Ace Capital, Open CNP, Corporate Venture de CNP Assurances, et Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement. La suite a été moins flamboyante pour le groupe, marqué entre autres par une instabilité dans son management avec des départs successifs au sein de ses équipes techniques et un fort turnover. Sans compter un business model aligné avec les priorités souverainistes de l’État soumis aux restrictions budgétaires, ainsi que la vive concurrence sur son cœur de métier aussi bien à l’international que sur le marché français.
« Les changements de cap sont fréquents dans les start-ups et l’entreprise s’est peut-être développée trop vite. Quoiqu’il en soit, les investisseurs ont renouvelé leur soutien au projet avec un mode de management différent et une réorientation stratégique pour accompagner la prochaine étape de son développement », nous confie la direction de la communication de Tehtris. Les premiers départs auront lieu d’ici le début 2026. A noter que le lancement de la prochaine génération de sa plateforme XDR de neutralisation des cyberattaques ajoutant des fonctions d’IA devrait intervenir à cette date.
