5G : Priorité aux entreprises pour développer des cas d’usages en France

Si pour le moment aucun cas d’usage concret n’est en phase de test sur le territoire, l’Arcep a déjà autorisé une trentaine d’agglomérations à expérimenter la 5G. Le calendrier dressé prévoit une libération progressive des bandes de fréquences et la commercialisation de terminaux compatibles en 2019. Mais la priorité sera d’abord donnée à la couverture pour les entreprises.

« Ce que va nous permettre ces discussions c’est de savoir s’il y a d’autres besoins que nous n’avons peut-être pas encore vu », Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au Numérique. (Crédit : Nicolas Certes)

Si les attentes sont grandes, il reste encore du chemin à faire avant de déployer la 5G. Le secrétaires d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, et la secrétaire d’Etat rattachée au ministère de l’Economie, Delphine Gény-Stephann, ainsi que le président de l’Autorité des régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), Sébastien Soriano, étaient présents à Bercy ce lundi pour présenter la feuille de route du déploiement de la 5G en France. En parallèle du plan France très haut débit, prévoyant de couvrir l’ensemble du territoire, les discussions autour de la 5e génération de standard de téléphonie mobile devraient aboutir à des projets concrets d’ici l’année prochaine.

Car pour le moment, les gros chantiers du Gouvernement et de l’Arcep vont être d’apporter les meilleures conditions au développement de projets 5G. D’une part, il s’agit de libérer et réattribuer des bandes de fréquences. « D’ici à fin 2020, tous les pays de l’Union européenne devront avoir attribué des blocs de fréquences suffisants dans la bande 3,5 GHz et au moins 1 GHz dans la bande 26 GHz » rappelle le président de l’Arcep. Et d’ajouter qu’une consultation publique sera lancée par le régulateur sur ces sujets en octobre prochain.

Des cas d’usages à définir

Deuxième chantier, trouver et favoriser le développement d’usages concrets de la 5G. Les besoins dans le secteur des transports ou des plateformes logistiques (dans les ports notamment) sont déjà présents. Des représentants de PSA et de la SNCF étaient présent pour en parler. Sur le véhicule autonome par exemple, la 5G va permettre de diminuer les temps de de latence et, grâce à une capacité de partitionnement du réseau pour adapter la connexion en fonction des besoins. C’est ainsi que, lors de gros événements, les problèmes de connexions que nous rencontrons avec la 4G ne devraient plus se produire grâce à la nouvelle génération de standard.

L’Arcep a ainsi lancé en janvier un guichet pilotes 5G, pour permettre aux opérateurs et entreprises qui le demandent d’accéder à des fréquences pour tester leurs solutions, modèles d’affaires et cas d’usages. Jusqu’ici une vingtaine de villes françaises ont reçu une autorisation de l’Arcep pour lancer des tests. Onze se sont ajoutées récemment en Ile-de-France. Deux exemples ont été cités. A l’autodrome de Linas/Montlhéry, des testes sur le transfert de données en mobilité, l’infotainment, le groupement de véhicules ou les capteurs étendus seront réalisés avec le groupe UTAC-CERA, Orange et Bouygues Telecom. Le projet « 5G véhicules autonomes Saclay » proposé par Nokia et Vedecom a pour objectif de fournir une couverture radio à des véhicules autonomes pour couvrir les trajets péri-urbains. El Khamis Kadiri, du groupe PSA, ajoute que le constructeur automobile français a réalisé, le 10 juillet, une démonstration avec BMW et Ford pour évaluer les communications entre des véhicules de différentes marques, les feux tricolores etc. grâce à la 5G.

Au minimum une ville française équipée en 5G en 2020

Pour le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, il s’agit de favoriser la communication entre les acteurs de l’Etat, de l’industrie et les opérateurs pour traduire les discussions en cours « par des cas d’usages réels partout sur le territoire d’ici fin 2018 et en 2019. » Si lui et le président de l’Arcep concèdent qu’il n’y a pour le moment aucun projet concret, tous deux se veulent rassurants quant à la place de la France dans le déploiement de la 5G. « Il n’y a aucun pays qui a déployé une stratégie 5G claire sur savoir si son marché final sera un B2C massif ou un B2B2C » assure Mounir Mahjoubi. « La 5G vient d’être normalisée, on ne peut donc décemment pas dire que nous sommes en retard » rajoute Sébastien Soriano. Rappelons que la préversion de la 5G a déjà permis de tester la technologie dans certains pays moins frileux que la France.

Une feuille de route – suivant plus ou moins les grands événements sportifs à venir, se sont tous amusés à pointer les intervenants, en ce lendemain de finale de la Coupe du monde – a été dressé par la secrétaire d’Etat Dephine Gény-Stephann. Les premières libérations de bandes de fréquences devraient être entamées en 2019, avec la commercialisation des premiers terminaux compatibles 5G. Les attribution de fréquences devraient être finalisées en 2020 et la 5G devra être déployée dans au moins une grande ville (en France mais aussi dans l’Union européenne). Enfin, les axes de transports principaux seront couverts en 2025, d’après la feuille de route.

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