Après Dell, Lenovo et HP, Elisabeth Moreno nommée ministre déléguée aux femmes et à la diversité

Lors du remaniement du gouvernement en début de semaine, le Premier ministre Jean Castex a nommé Elisabeth Moreno ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes, à la Diversité et à l’Egalité des chances. Inconnue du grand public, elle est une figure du numérique français, passée par les trois grands fabricants de PC, Dell, Lenovo et HP.

En avril 2018, Elisabeth Moreno, alors DG de Lenovo France indiquait qu’« il faut avoir des rôles modèles féminins dans l’IT ». (Crédit : Alexia Perchant – LMI)

Elisabeth Moreno est décidément adepte des grands écarts professionnels. D’une formation d’avocate, elle passe au BTP, puis à l’IT, et intègre aujourd’hui le Gouvernement Castex, annoncé en début de semaine. Elle reprend les fonctions de Marlène Schiappa et devient ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes, à la Diversité et à l’Egalité des chances. Si elle est inconnue du grand public, Elisabeth Moreno est une figure de la tech française depuis une vingtaine d’année.

Depuis janvier 2019, elle était directrice générale de HP pour la zone Afrique. C’est donc un retour express sur le sol français pour la ministre fraîchement nommée, qui était basée à Johannesbourg depuis son recrutement. Dans l’Hexagone, Mme Moreno est connue pour avoir dirigé Lenovo France pendant sept ans. Elle est entrée dans le monde des nouvelles technologies avec Dell en 2002, alors qu’elle avait la responsabilité des PME-PMI de la région Paris-Sud pour l’opérateur France Télécom (aujourd’hui Orange).

(Crédit : Alexia Perchant pour LMI)

En plus de ses fonctions exécutives chez HP Afrique, Elisabeth Moreno est encore pour le moment membre du conseil d’administration d’Idinvest Partners, ou de l’Agence française de développement (AFD). En théorie elle devrait quitter ces fonctions en prenant ses fonctions au sein du gouvernement.

« Une entreprise est plus forte quand elle est diverse »

Elisabeth Moreno n’a pas toujours voulu évoluer dans le numérique. Etudiante, elle se lance dans le droit avec des « envies de partir en guerre contre les injustices de ce monde ». Mais elle ressort déçue de son stage dans un cabinet d’avocats et préfère se lancer dans les affaires après son Master en droit des affaires à l’université de Créteil. Avec son mari, elle crée une entreprise dans le secteur du bâtiment qu’elle dirige pendant dix ans. « Donc autant vous dire que je suis quelqu’un de très habitué à circuler dans le monde masculin », nous indiquait-elle à l’occasion de la Journée de la femme digitale 2018, lors de laquelle Le Monde informatique avait brossé son portrait.

Beaucoup reprochent déjà à la ministre de n’avoir aucun lien avec la lutte pour l’égalité femmes-hommes dans la société. Certes, toujours est-il que ces questions lui tenaient à cœur au sein des équipes qu’elle a eu l’occasion de diriger. Chez Lenovo, elle disait vouloir que « [son] entreprise ressemble à [ses] clients. Ils sont divers dans le genre, dans la race, dans la religion. Je veux qu’ils s’intéressent à nous parce qu’on leur ressemble » et qu’une « entreprise est plus forte quand elle est diverse, quand il y a des talents divers, des manières de réfléchir différentes. » A voir si, aujourd’hui ministre, Elisabeth Moreno pourra appliquer ses convictions d’alors au sein de la « start-up Macron ».

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