Aruba revendique sa légitimité dans l’IoT

Les entreprises de technologie de tous bords revendiquent leur part du gâteau de l’Internet des objets, et les équipementiers réseau comme Aruba ne font pas exception. Mais, à en croire son co-fondateur et président , Keerti Melkote, sa société pourrait avoir un peu plus de légitimité que les autres…

« Nous nous occupons de l’infrastructure, l’expertise des objets est apportée par nos partenaires », a récemment déclaré Keerti Melkote, co-fondateur et président d’Aruba. (crédit : D.R.)

Partant du postulat que les dispositifs IoT doivent être connectés au réseau, Aruba est bien décidé à avancer ses pions pour se rendre incontournable. L’entreprise a d’ailleurs beaucoup d’expérience dans le domaine des dispositifs embarqués. Une place durement acquise à l’époque du BYOD, qui couvre l’approvisionnement, l’authentification, les niveaux de privilège et la surveillance, des compétences qui répondent bien aux besoins de l’IoT, en particulier pour ce qui est la sécurisation de ces dispositifs. « À l’heure actuelle, la sécurité est le problème numéro un de l’IoT », a déclaré Keerti Melkote, co-fondateur et président d’Aruba, lors d’une interview.

Une partie importante de l’IoT d’entreprise – par opposition à l’IoT grand public ou à l’IoT industriel – concerne les équipements intelligents des bâtiments, aussi bien la sécurité physique, l’éclairage, que le chauffage, la ventilation et la climatisation, des domaines qui dépendent traditionnellement des services d’équipement, et non de l’IT. « Le rôle de l’IT consiste essentiellement à inclure ces dispositifs au réseau, mais rien de plus », a encore déclaré Keerti Melkote. Si bien qu’un grand nombre d’appareils se retrouvent sur le réseau, mais ne sont pas sécurisés. « Une cible de choix pour les hackers ! »

Le RGPD comme levier

Selon le co-fondateur d’Aruba, « les évolutions réglementaires – en particulier, le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne, qui entrera en vigueur dans quelques semaines – obligent les entreprises à améliorer les contrôles de sécurité et la protection de la vie privée ». Avec le RGPD, elles ont obligation de protéger les données personnelles de toutes les transactions ayant lieu dans l’UE. « Je pense que le RGPD se généralisera partout. En tant que fournisseur, nous sommes responsables des questions liées au RGPD, et nous les prenons désormais comme référence. Dans ce cas, autant généraliser ces règles au niveau mondial », a déclaré M. Melkote.

Puisqu’Aruba se conformera à ces lois dans les marchés concernés par ces juridictions, le RGPD pourrait très bien lui servir de levier pour améliorer la sécurité des périphériques IoT partout dans le monde, et pas seulement en Europe. Pour cela, Aruba va évidemment s’appuyer sur son expertise, mais elle va aussi se doter de nouvelles compétences, avec l’aide de sa société mère, HPE. Par exemple, elle devra en priorité enrichir ses capacités d’analyse, pas au niveau du datacenter, mais à la périphérie, en s’équipant de terminaux et de hub plus performants. « Tous ces dispositifs IoT génèrent des données d’un type ou d’un autre provenant de capteurs – et la plupart du temps, on veut exploiter ces données au plus proche du périphérique, simplement parce que lui-même sert à contrôler d’autres équipements », a expliqué M. Melkote. « Dans ce genre de configuration, le temps réel devient un prérequis très important ».

Un impératif d’intégration à une infrastructure tout en un

Dans le cas de l’IoT grand public, le traitement informatique en bord de réseau (edge) est moins indispensable, les appareils domestiques intelligents tournant essentiellement via du cloud en front-end. Mais dans le cas des applications IoT industrielles et d’entreprise, c’est une autre affaire. « L’IoT doit s’intégrer dans un environnement d’infrastructure tout en un qui inclut le réseau, le traitement, le stockage, et enfin le logiciel », a encore déclaré M. Melkote. Ce dernier admet que l’investissement dans l’espace IoT a représenté un défi pour l’entreprise, notamment parce qu’il est nécessaire d’acquérir des connaissances spécialisées dans les secteurs verticaux. Par exemple, pour réussir dans l’IoT médical, il faut une expertise dans le domaine de la technologie médicale. De fait, les partenariats ont joué un rôle essentiel pour résoudre ce problème. Aruba a noué des partenariats dans les systèmes de contrôles des bâtiments, les pompes médicales, le suivi des actifs, les communications mobiles et la diffusion vidéo, entre autres choses. « Finalement, nous nous occupons surtout de l’infrastructure informatique, l’expertise des objets étant apportée par nos partenaires », a-t-il dit.

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