Avec PicOS, Pica8 promeut l’Android du SDN

Spécialisée dans le logiciel à destination des commutateurs white box, Pica8 a amélioré son système d’exploitation réseau – PicOS – pour surmonter les limitations de la commutation OpenFlow et devenir l’Android du SDN.

James Liao a fondé Pica8 en 2009 pour proposer un OS réseau indépendant du matériel. (Crédit S.L)

En direct de Palo Alto. Créé en 2009 par un ancien étudiant taïwanais venu se former à Palo Alto, James Liao, Pica8 a démarré en même temps que l’essor du cloud et des smartphones. Avec Pica8, le dirigeant ambitionne de répondre à une des promesses du SDN (Softaware Defined Network) en fournissant un système de commutation ouvert et indépendant du matériel. La start-up, qui travaille étroitement avec les fournisseurs de chipsets Broadcom reste le fournisseur incontournable avec Marvell, Barefoot et Nephos et les ODM (Original Device Manufactor) comme Quanta, Aton, Delta ou Foxconn, propose un système d’exploitation baptisé PicOS qui permet de découpler le matériel de type white box (un serveur x86 avec des cartes réseau) du logiciel. Cette nouvelle approche offre plus de flexibilité et d’adaptabilité et permet une automatisation accrue, tout en réduisant les coûts liés à la mise en œuvre et à la gestion des applications en nuage et virtualisées.

PicOS vient se glisser au milieu de l’écosystème réseau pour assouplir la gestion des ressources. (crédit : S.L.)

« Notre ambition est de devenir l’Android du SDN », nous a expliqué Niraje Jain, COO ce Pica8. « Vous pouvez désormais acheter un switch d’un coté et un OS de l’autre pour créer votre propre solution réseau, comme avec un serveur ». Google qui a le premier créé un design spécifique pour ses switchs dans ses datacenters a fait émerger un grand nombre d’ODM qui ont désormais le savoir-faire pour créer des commutateurs mais pas le marketing pour les vendre. « Le SDN est un marché difficile, il faut toujours customiser le logiciel pour l’adapter au matériel des opérateurs, voilà pourquoi aujourd’hui nous essayons de travailler plus avec les entreprises comme Boeing, Airbus ou Rolex. Ils utilisent tous du SDN pour contrôler leur réseau », a souligné Niraje Jain.

« Notre ambition est de devenir l’Android du SDN », nous a expliqué Niraje Jain, COO ce Pica8. (crédit : S.L.)

Reposant sur un noyau Linux, PicOS travaille avec la majorité des commutateurs du marché sans être obligé de suivre la course à la nouveauté des équipementiers qui ont longtemps obligé leurs clients à changer de matériels s’ils voulaient bénéficier des dernières fonctionnalités. Avec l’Open Networking, les fournisseurs ont été amenés à découpler le matériel et le logiciel désormais proposé en souscription. « Plusieurs facteurs ont amené les équipementiers à l’Open Networking, et le mouvement est désormais irréversible et nous fournissons tout le support nécessaire pour faire évoluer les solutions « . PicoPilot, notre framework d’orchestration, permet d’accompagner la supervision et l’administration des équipements compatibles du DC au campus». PicoPilot pour télécharger les images de l’OS pour équiper et mettre à jour les équipements, et assurer ensuite leur intégration au réseau. On peut aussi combiner trois switchs ensemble, les provisionner et les attribuer sans dédier un serveur et, ce, avec une seule adresse IP pour ce cluster réseau. L’automatisation est également une demande des entreprises. « C’est un point clef aujourd’hui pour l’administration des ressources réseau », a relevé le COO.

Signalons enfin que la semaine dernière, la start-up a annoncé le support des switch Open Networking 10 Gigabit de Dell EMC, avec extension possible à 40 et 100 Gigabit. Un accord a également été signé avec Dell EMC pour offrir une option PicOS au catalogue du fournisseur texan. Pica8 n’est pas tout seul sur ce marché, nous pouvons citer Big switch Networks, Cumulus ou encore NoviFlow. Pica8, qui emploie 95 personnes aux Etats-Unis et en Chine, n’est pas encore profitable et vit toujours des fonds engagés par ses VC.

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