Des outils de gestion et de surveillance, insuffisants pour les services clouds

Selon Enterprise Management Associates (EMA), le coût et la complexité sont les principaux handicaps des outils dont les entreprises ont besoin pour surveiller et gérer leurs services clouds.

Seulement 26 % des gestionnaires de réseau affirment que leurs outils répondent complètement à leurs besoins en matière de surveillance cloud. (Crédit D.R.)

Une récente étude de Enterprise Management Associates s’est intéressée à la perception qu’ont les entreprises des outils de gestion cloud. Pour réaliser ce rapport intitulé « Network Engineering and Operations in the Multi-Cloud Era », EMA a interrogé 250 professionnels IT et interviewé une demi-douzaine de dirigeants IT. Shamus McGillicuddy, directeur de la recherche pour la gestion des réseaux chez EMA en a extrait les principaux éléments.

Trois gestionnaires de réseau sur quatre affirment qu’au moins un de leurs outils de surveillance réseau n’a pas répondu à leurs exigences en matière de surveillance des environnements de cloud public, un chiffre alarmant, compte tenu de l’ampleur de l’adoption du cloud public aujourd’hui. Dans l’ensemble, seulement 26 % des gestionnaires de réseau affirment que leurs outils répondent complètement à leurs besoins en matière de surveillance cloud. 39 % estiment par contre qu’ils doivent trouver de nouvelles solutions pour combler le déficit de ces outils et les 35 % restant déclarent qu’ils ont adapté leurs outils d’une façon ou d’une autre pour régler le problème.

Pourquoi les outils de surveillance réseau sont-ils insuffisants pour le cloud ?

Le coût et la complexité sont les principales raisons invoquées pour expliquer les échecs de la surveillance dans le cloud. 45 % des personnes interrogées ont déclaré que la prise en charge du cloud nécessitait des licences logicielles supplémentaires ou des modules d’outils de surveillance réseau, pour lesquels ils ne voulaient pas payer. 44 % ont indiqué que la prise en charge du cloud dans leurs outils était trop difficile à mettre en œuvre ou à utiliser. Ils ne pouvaient tout simplement pas tirer profit des outils mis à jour. « En raison de l’excès d’optimisme et des limites du logiciel lui-même, nous avons dû nous en débarrasser », a déclaré le responsable informatique d’un distributeur nord-américain de gros produits manufacturés dans le cadre de l’enquête. « Ça ne vaut pas la peine d’investir du temps et de l’argent. Nous ne voulions pas dépenser plus d’argent pour une nouvelle version qui n’était qu’une resucée allégée d’une ancienne version. Je n’ai constaté aucun progrès réel dans le produit », a-t-il ajouté. Par ailleurs, 35 % des personnes interrogées ont déclaré que leurs fournisseurs n’avaient pas réussi à ajouter le support de la surveillance dans le cloud à leurs outils et que les mises à jour fonctionnelles ne répondaient pas à leurs besoins. Enfin, 28 % ont déclaré que leurs fournisseurs n’avaient même pas réussi à établir une feuille de route pour la surveillance du cloud. Il y a quatre ans, le peu d’intérêt des fournisseurs pour le cloud était monnaie courante, mais aujourd’hui, c’est inacceptable.

Une prolifération des outils de gestion réseau

Selon le rapport d’EMA, le cloud public a obligé 84 % des entreprises IT à augmenter leur nombre d’outils de gestion réseau. Et 96 % des entreprises ayant accru leur panoplie d’outils sont confrontées à des défis qui découlent directement de cette prolifération. Tout d’abord, 40 % d’entre elles affirment que le déploiement de tous ces outils les expose à des risques plus élevés en matière de sécurité. La gestion des privilèges d’administration entre les outils est plus importante, il y a plus de données à collecter et les différents outils augmentent et diversifient la surface d’attaque. À mesure qu’ils ajoutent des outils, les gestionnaires réseau doivent établir des pratiques exemplaires pour protéger le réseau contre un accès administrateur non autorisé. 26 % citent le coût comme casse-tête majeur, car ils ont simplement trop d’outils à acheter et à entretenir. Et 25 % se plaignent d’un manque de compétences. Les gestionnaires réseau doivent apprendre à utiliser leurs outils à mesure qu’ils les ajoutent.

Comment éviter les problèmes

Les gestionnaires réseau peuvent atténuer ces problèmes en prenant le contrôle. Ils ne devraient pas attendre que l’équipe cloud leur demande de l’aide pour l’ingénierie et l’exploitation du cloud. Au contraire, l’équipe réseau devrait travailler avec l’équipe cloud dès le départ, avant même que l’entreprise ne commence à évaluer les options d’une stratégie cloud. Selon le rapport d’EMA, parmi les équipes réseau qui s’impliquent dès le départ dans une stratégie cloud, 35 % déclarent que leurs outils de surveillance existants répondent à toutes leurs exigences cloud, contre 18 % pour les équipes réseau impliquées à partir de la phase de recherche ou de planification. Le fait d’avoir un droit de regard précoce sur l’orientation d’une stratégie cloud permet à l’équipe réseau d’aligner cette stratégie sur les capacités existantes.

De plus, le rapport d’EMA recommande d’identifier dès que possible les exigences techniques que le cloud pourrait exiger des outils. Ce dernier montre que l’évolutivité est l’élément clé des stratégies d’outils de gestion et de surveillance des réseaux dans le cloud. La seconde exigence est l’adaptabilité. Les outils de surveillance du réseau doivent pouvoir prendre en charge les nouvelles abstractions, les nouveaux fournisseurs de cloud et les nouvelles plateformes. Forcément, certains outils ne tiendront pas la route. Et de nouveaux fournisseurs offriront des capacités qu’aucun fournisseur existant ne peut offrir. Cependant, le rapport d’EMA conseille aux gestionnaires de réseau de travailler aussi attentivement que possible pour extraire de la valeur de leurs outils existants afin d’atténuer la complexité et de contrôler les coûts.

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