IBM inaugure son centre de recherche IA à Saclay

En présence du secrétaire d’Etat au numérique Cédric O, IBM a dévoilé les locaux de son nouveau centre de co-innovation et de recherche sur l’intelligence artificielle à Orsay, sur le site de Paris-Saclay. Big blue accélère sa stratégie IA dans l’hexagone, en annonçant notamment que son projet IBM Business Automation Intelligence with Watson sera piloté depuis ses laboratoires français.

En présence de Cédric O, récemment nommé secrétaire d’Etat au numérique, Nicolas Sekkaki a inauguré le centre de recherche d’IBM à Paris-Saclay. (Crédit : Bastien Lion)

Situé à cheval sur la commune d’Orsay, le campus de Paris-Saclay accueille un nouvel arrivant. Hier, IBM a inauguré ses locaux en grande pompe, en présence de Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, de Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et du député de l’Essonne Cédric Villani. Pour le moment, ce centre de recherche se résume à un petit bâtiment aux atours assez vieillots. Mais d’ici deux ans, ce sont près de 400 personnes, notamment des chercheurs et développeurs, qui pourraient travailler sur le site, dont 350 dans un espace encore en travaux pour le moment.

IBM Saclay

Le projet de détection du cancer du foie mené avec Guerbet a été présenté aux officiels présents pour l’inauguration, (de g. à d.) le secrétaire d’Etat Cédric O, le président d’IBM France Nicolas Sekkaki, le député Cédric Villani et la ministre Frédérique Vidal. (Crédit : Bastien Lion)

Cette implantation témoigne d’une volonté de l’entreprise de passer la seconde dans le champ de l’intelligence artificielle en France. Le président d’IBM France, Nicolas Sekkaki, a d’ailleurs indiqué avoir franchi la barre des 200 recrutements dans ce domaine, soit la moitié de l’objectif annoncé l’an dernier. Ces embauches ne concernent bien entendu pas que le site de Saclay, au contraire : « La plupart de ces experts sont dispersés chez nos clients et sur nos différents sites », a rappelé le dirigeant.

Annoncé lors de la conférence Think en février, le projet Business Automation Intelligence with Watson (BAI with Watson) sera ainsi piloté depuis l’Hexagone. Cette plateforme a pour but d’accompagner les entreprises dans leurs travaux en lien avec le framework d’IBM, Watson, en l’intégrant directement dans les processus métiers. Pour la développer, Big blue a besoin d’expérimenter auprès de partenaires, c’est pourquoi le site de Paris-Saclay est avant tout présenté comme un centre de « co-innovation ».

Un premier partenariat avec un acteur de l’imagerie médicale

Plusieurs collaborations sont annoncées pour les mois à venir, notamment celle, déjà entérinée, avec la société Guerbet. Les chercheurs d’IBM et de l’entreprise spécialisée dans les solutions d’imagerie médicale travaillent par exemple sur des projets intégrant du deep learning pour améliorer le diagnostic du cancer du foie et permettre aux radiologues de diminuer le temps d’analyse et d’interprétation des documents. « L’IA a toujours été un copilote pour le radiologue », a commenté Yves L’Epine, directeur général du groupe Guerbet. « Elle peut permettre une baisse des erreurs diagnostiques et d’énormes gains de productivité. »

BAI with Watson devrait être mené par une cinquantaine d’experts R&D d’IBM, à Orsay mais aussi sur les autres sites de Big blue dans la métropole. Ils seront accompagnés dans cette tâche par des entreprises, donc, mais aussi des universitaires venus de plusieurs établissements. Watson ne sera toutefois pas le seul framework exploré et usité par IBM et ses partenaires à Saclay. « Nous ne sommes pas du tout fermés à travailler avec les outils de nos confrères. De temps en temps, on trouve des modules supérieurs aux nôtres dans certains cas d’usage, pour certains types de client », a indiqué Nicolas Sekkaki.

IBM Saclay

Le site d’IBM s’inscrit dans un ensemble mêlant écosystème d’entreprises et bâtiments universitaires. (Crédit : Bastien Lion)

Les projets destinés à être développés sur ce site devraient permettre à IBM de compléter ses compétences de IA en France. « Pour le moment, notre département R&D est surtout spécialisé sur la donnée », analyse Nicolas Sekkaki. « Il nous faut maintenant développer notre expertise sur le machine learning et sur les applications dans l’industrie. » Situé à quelques encablures d’un pôle de l’école Polytechnique, de l’université de Paris-Saclay et de Centrale-Supélec, et au cœur d’un écosystème d’entreprises implantés dans la zone, Big blue ne devrait pas être à court de carburant pour alimenter son développement en « co-innovation ».

chevron_left
chevron_right