Le casse-tête technique du contrôle du pass sanitaire

L’extension de la présentation du pass sanitaire n’est pas sans poser des problèmes techniques pour les métiers concernés. Si une application mobile existe, Air France propose d’intégrer les informations sanitaires dans le billet. Une option regardée par la SNCF.

En étendant la présentation du pass sanitaire dans plusieurs endroits comme les cafés, les restaurants, mais aussi les voyages en train, en bus ou en avion, le président de la République a provoqué pas mal d’émoi dans ces différents secteurs. Une fois passée la polémique, la question sur la mise en œuvre technique du contrôle du pass sanitaire s’est vite posée.

Aujourd’hui, il existe une application mobile TousAntiCovidVerif. Elle permet de scanner le QR Code (disponible soit sur l’application TousAntiCovid ou sur papier) pour s’assurer de la validité du schéma vaccinal ou des tests PCR. Cette solution va être utilisée par les lieux de loisir et de culture à partir du 21 juillet prochain et les restaurants, les cafés et les centres commerciaux à partir de début août. L’application a été développée par IN Groupe (anciennement l’Imprimerie nationale). Son design est simple et affiche la mention « valide » en vert ou « non valide » en rouge après le scan du QR Code (compatible avec la version 2D Doc et le QR code du Pass Sanitaire européen), ainsi que le nom, le prénom et la date de naissance de la personne. Les restaurateurs sont assez réticents à mettre en place ce contrôle en mettant en avant le manque de moyens humains (mobiliser quelqu’un pour le contrôle, technique avec la fourniture d’un smartphone, etc.).

L’application TousAntiCovidVerif devrait être majoritairement utilisée par différents secteurs concernés par l’extension du contrôle du pass sanitaire.

L’offre Ready to Fly d’Air France

Si cette option technique sera la plus répandue, des secteurs travaillent sur d’autres solutions. Par exemple, Air France vient de lancer le service Ready to Fly où les voyageurs sur des vols longue distance peuvent télécharger les documents sanitaires sur une plateforme en ligne dédiée. Ces documents sont alors vérifiés et sous réserve de leur conformité, un message de confirmation est adressé au client. Un message sera aussi envoyé si le dossier est incomplet. Les cartes d’embarquement émises porteront alors la mention « Ready to Fly » permettant aux voyageurs de pouvoir embarquer sereinement.

Des tests sur ce service ont été réalisée en juin et va se déployer à partir du 17 juillet sur les vols au départ de Paris vers la Corse et les destinations Outre-Mer. Il sera étendu à d’autres destinations pendant l’été. Interrogé par nos confrères du Figaro, un porte-parole a tenu à rassurer sur le respect du RGPD, « les documents téléchargés par les passagers sont stockés temporairement pour le temps strictement nécessaire à la vérification puis sont détruits ». En juin dernier également, la compagnie française avait testé l’application IATA Travel Pass sur des vols vers New York, Barcelone, Montréal. Cela peut être une autre option.

La SNCF réfléchit à l’intégration du pass sanitaire + billet

Du côté de la SNCF, l’annonce présidentielle a pris de court la société et indique sur son site que « SNCF Voyageurs mettra en œuvre les nouvelles mesures sanitaires annoncées par le Président de la République, et informera les voyageurs du périmètre des trains concernés et des modalités de contrôle qui seront définis par le Gouvernement » Un moyen de botter en touche, car l’application du contrôle est problématique. Par exemple, les contrôleurs ne sont pas habilités à effectuer ce type de vérification. Par ailleurs, ils ne sont pas équipés pour les QR Code des pass sanitaires des voyageurs.

Pour autant, la SNCF réfléchit à un dispositif similaire à celui d’Air France, c’est-à-dire d’intégrer le pass sanitaire dès l’émission du billet. Mais selon le Figaro, la mise en place d’un telle procédure nécessite du développement et prendra du temps. En attendant, La SNCF va devoir mettre en place des contrôles physiques pour s’assurer que les passagers des TGV et des Intercités sont aptes à voyager.

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