L’open source dans l’Etat : la preuve par les actes

Les 5 et 6 décembre 2018, le Pôle Systematic Paris-Region organise le Paris Open Source Summit (POSS), inauguré le 4 au soir. Dans la foulée de l’Open CIO Summit, cette soirée inaugurale a été marquée par des interventions politiques et les prix des Acteurs du Libre.

Mounir Mahjoubi a participé à la soirée inaugurale du Paris open source summit (POSS) le 4 décembre 2018.

Le 4 décembre 2018, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au Numérique, est intervenu pour la troisième fois (et deuxième en tant que membre du gouvernement) lors de la soirée inaugurale du Paris open source summit (POSS). Cette manifestation phare de la communauté du logiciel libre est organisée par le Pôle Systematic Paris-Region et ses partenaires et se déroule les 5 et 6 décembre 2018 aux Dock Pullmann (Aubervilliers, aux portes de Paris). Quant à la soirée inaugurale, elle prenait place dans la foulée de l’Open CIO Summit, manifestation dédiée aux DSI et jumelle du POSS.

« Je pourrais revenir tous les ans vous dire que l’open-source est formidable » a lancé Mounir Mahjoubi. Evidemment, c’est le genre de grandes affirmations qui ne signifient rien, d’où une suite immédiate : « je veux vous prouver que nous [le gouvernement, Ndlr] y croyons, je veux vous apporter une preuve par les actes. » Et le secrétaire d’État a listé diverses initiatives des derniers mois, de la politique « open-source par défaut » à la réglementation de la contribution des fonctionnaires aux logiciels libres en passant, par exemple, par la règle de l’ouverture de tous les programmes écrits par des organismes publics ou la publication de ClipOS par l’ANSSI.

Le Libre comme outil démocratique

Derrière les logiciels professionnels, le Libre a aussi un rôle plus vaste. « C’est un outil démocratique » a jugé Mounir Mahjoubi. Dans un monde où le web, qui devrait être décentralisé par nature, est devenu un monde de plates-formes (genre GAFA), le Libre peut être une alternative pour restaurer la décentralisation et la préservation des données personnelles. Mais ce monde de plates-formes a du succès pour une raison simple. Le secrétaire d’État a ainsi souligné : « à chaque fois que nous n’offrons pas un service nécessaire, les utilisateurs vont le chercher ailleurs. »

Dénonçant une pratique devenue courante au sein même des cabinets ministériels, à savoir l’utilisation d’outils tels que WhatsApp, Mounir Mahjoubi a annoncé le lancement en production de Tchap, une intégration de Matrix et de Riot, outil de messagerie instantanée qui va être généralisé dans les administrations. Alors, certes, développer un produit peut avoir un certain coût. L’intégrer aussi. « Le Libre n’est pas toujours moins cher mais c’est toujours plus transparent » a admis le secrétaire d’État. Dans le même état d’esprit, le projet Vitam (archivage) devrait entrer prochainement en production. Et l’État poursuit sa collaboration avec l’Adullact (association de collectivités territoriales d’utilisateurs de logiciels libres).

Pendant ce temps là en Île-de-France…

Les collectivités territoriales ou locales ne sont en effet pas en reste, bien au contraire. Marie-Christine Dirringer, déléguée spéciale à la smart région auprès de la présidente de la Région Île-de-France a ainsi rappelé l’attachement de la région non seulement à l’ouverture des outils mais aussi et surtout à celle des données. La gouvernance de ces données ouvertes, y compris celles produites sur le territoire régional par d’autres entités que la Région, est un axe fort qui vise notamment à leur circulation.

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