Zoom for Home : un terminal dédié lancé trop vite ?

Dernier venu dans la série des moniteurs collaboratifs, le Zoom for Home semble lancé dans la précipitation et ne pas vraiment répondre aux attentes des employés en télétravail.

Zoom for Home est un terminal fabriqué par DTEN, et doit être livré aux clients américains en août pour 480$ HT. (Crédit : Zoom)

La pandémie de coronavirus persiste aux États-Unis et ailleurs dans le monde. C’est ainsi qu’apparaissent peut être plus rapidement que prévu des équipements de visioconférence à domicile dédiés à Microsoft Team, Zoom, etc. Le dernier en date est Zoom for Home, qui ne fait malheureusement que prendre le client lourd de la solution pour tenter de l’intégrer dans une utilisation à la maison, où il n’est pas le plus pertinent.

Zoom for Home repose sur le terminal DTEN Me, attendu août aux Etat-Unis au tarif de 480$ HT (sans l’abonnementZoom). Ce n’est pas un PC à proprement parler, ni un simple écran : c’est un « dispositif de collaboration personnelle » doté d’un écran tactile de 27 pouces, 1080p, de huit microphones séparés et de trois caméras qui offrent un champ de vision horizontal pouvant atteindre 160 degrés. Depuis plusieurs années, Cisco propose déjà un équipement de ce type pour WebEx, le Desk Pro.

Faire de son salon une salle de réunion ? Non.

C’est sur cette dernière caractéristique que Zoom s’est peut-être trompé. L’un des avantages proposés par l’éditeur est de justement pouvoir cacher son espace de vie au reste du monde, avec des arrière-plans virtuels ou simplement flouter le décor autour de soi. Créer un champ de vision encore plus large pour une seule personne semble ainsi contre-productif. D’autant qu’il n’est pas non plus évident de savoir si les arrière-plans virtuels sont même pris en charge. En fait, le dispositif suppose que plus d’une personne sera dans la pièce, alors qu’il est censé être utilisé en télétravail de chez soi…

La fiche technique du Zoom for Home ne dit rien non plus sur l’éclairage, un autre aspect de la vidéoconférence qui est devenu encore plus critique. Pour le prix annoncé, un système d’éclairage complémentaire aurait été le bienvenu. Même la manière dont est vendu le Zoom for Home sur le site de l’éditeur révèle que la solution entreprise a été intégré à la va-vite à ce système. Dans la catégorie « Zoom for Home », plusieurs barres audio/vidéo équipées de webcam et une solution d’affichage de disponibilités de salles de réunion sont répertoriées.

Un OS propriétaire

Zoom for Home fonctionne avec le système d’exploitation personnalisé de DTEN (sur base Linux comme le Desk Pro de Cisco), et non avec Windows. La plateforme est donc strictement limitée à l’application de visioconférence et il faudra un abonnement Zoom pour le faire fonctionner. L’éditeur indique que « toute » licence est prise en charge. Le dispositif propose aussi une fonction tableau blanc collaboratif de 12 pages maximum.

Zoom for Home doit faire office à la fois de plateforme collaborative mais aussi de second écran. (Crédit : Zoom)

L’entreprise communique sur son terminal à la fois comme un dispositif collaboratif et comme un second moniteur, ce qui pourrait être une approche plus intelligente pour éliminer l’encombrement d’un micro, d’une webcam et d’autres accessoires restants au bureau. Cela suppose que l’écran peut être mis en mode HDMI passif pour être utilisé avec Windows, mais que se passe-t-il si un collègue vient discuter sur Zoom ?

Des appareils trop peu adaptés aux réalités du travail à domicile

Lenovo et Microsoft ont récemment annoncé conjointement le Lenovo ThinkSmart View focalisé sur Teams. (Crédit : Lenovo)

Ce qui est clair, c’est que la seconde vague de moniteurs de vidéoconférence pour le télétravail est lancée. Lenovo et Microsoft ont récemment fait équipe pour annoncer le Lenovo ThinkSmart View, un appareil dédié à Teams à 280€ HT. Le Facebook Portal était-il en avance sur son temps ? Quoi qu’il en soit, tous ces terminaux dédiés pourraient devenir un marché porteur à termes vu la pénurie de webcams et la réticence des salariés à travailler dans un bureau bondé. Mais il faudra alors que ces solutions prennent en compte les réalités du travail à domicile, au lieu de forcer les utilisateurs à créer leurs propres « salles de conférence ».

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