Le Hub de Bpifrance a pour vocation d’accélérer l’activité de start-ups déjà bien implantées sur le marché. Très technos, les 25 sociétés de la promotion 2017/2018 recourent pour une partie d’entre elles au machine learning et aux outils d’analyse avancée.
Avec sa solution Vesta, Deepomatic adapte la reconnaissance d’images permise par le deep learning à différents secteurs d’activité, dans l’industrie, la santé, le retail… (Crédit : D.R.)
Le Hub, l’accélérateur de start-ups de Bpifrance, accueille des entreprises qui ont fait leurs preuves sur le marché. Les 25 sociétés technologiques de la promotion 2017-2018 ont déjà conquis de grands clients et, pour certaines, réalisé des levées de fonds de plusieurs millions d’euros. La vocation du Hub est donc de les aider à étendre leurs contacts à plus grande échelle, tant avec les grands comptes, qu’avec les ETI et PME, pour multiplier les partenariats commerciaux et stratégiques, les investissements, voire les acquisitions. Ce programme d’accélération est couru, les 25 start-ups accompagnées ont été sélectionnées parmi 300 candidats. Pendant un an, il leur donne une visibilité à travers les événements organisés par la banque publique, en France et à l’international.
Cette promotion de start-ups couvre différentes domaines et beaucoup d’entre elles mettent à profit les technologies d’intelligence artificielle dont l’apprentissage machine. Elles évoluent dans l’analyse avancée de données, le marketing digital, le e-learning ou la sécurité, parfois au service de secteurs d’activité précis comme la santé, le BTP, l’automobile ou la logistique. Ainsi, parmi les sociétés ayant récemment opéré des tours de table figure par exemple Vekia qui a levé 12 M€ ce mois-ci. L’éditeur requiert au machine learning pour le pilotage des stocks et des approvisionnements en mode SaaS. Il fait aussi partie d’un autre programme Bpifrance, le French Tech Tour, qui va l’emmener aux Etats-Unis pour préparer son internationalisation. En France, sa solution est utilisée par Galeries Lafayette, Jacadi, Mr.Bricolage, Leroy Merlin ou l’enseigne pour enfants Tape à l’œil. Spécialisé sur le marché du BTP, l’éditeur Finalcad a pour sa part déjà levé 17 M€. Sa plateforme mobile et ses analyses prédictives permettent aux entreprises de construction « d’anticiper et de résoudre les défauts rencontrés pendant la vie de l’ouvrage ».
Carfit, à la croisée de l’IoT, du NVH et du machine learning
Dans le secteur de la santé et du e-learning, Invivox propose une plateforme de connexion entre médecins qui leur permet de partager leurs expériences professionnelles à travers des cours théoriques ou du mentoring. Des étudiants de CentraleSupélec ont développé des algorithmes de filtrage pour que cette plateforme collaborative propose aux médecins chirurgiens des formations ciblées en fonction de leur profil et de leurs attentes. Toujours dans la formation, mais sur une base plus généraliste, la plateforme de micro-learning Sparted propose de créer du contenu de formation professionnelle.
Carfit capte les vibrations à haute fréquence d’échantillonnage (jusqu’à 400hz) pour identifier leurs origines, explique la société sur son site web.
De son côté, la start-up Carfit s’adresse au secteur de l’automobile. Sa solution combine l’étude des bruits et vibrations (NVH) et l’intelligence artificielle pour constituer une base de données sur les comportements vibratoires des voitures en circulation et l’usure des pièces. « Nous sommes à la croisée de l’IoT, du data analytics, du NVH et du machine learning », exposent-ils sur leur site. De son côté, FretLink a développé une solution SaaS de mise en relation entre expéditeurs et transporteurs avec une application mobile destinée aux chauffeurs. FretLink permet ainsi de mutualiser les envois et d’exploiter les retours de camion à vide. Sur le terrain juridique, la plateforme numérique eJust se pose comme un centre d’arbitrage pour résoudre les différends commerciaux en limitant les coûts.
Deepomatic bâtit des systèmes de reconnaissance d’images
L’IA est présente dans de nombreuses solutions, de même que les technologies de deep learning qui permettent de reconnaître les images de façon avancée. Sur ce terrain, Deepomatic a créé Vesta, une plateforme qui aide les entreprises à résoudre les problèmes spécifiques de reconnaissance d’images liés à leurs propres champs d’applications et de déployer leurs API. Brennus Analytics intervient pour sa part dans le domaine de l’optimisation des prix de vente. Sa solution fait également appel à l’IA pour affiner les prix et améliorer les marges. Snips, fondé en 2013 comme un laboratoire de recherche en IA, développe des assistants vocaux pour tout type de produit. Dans le même registre, le nom de la start-up The Chatbot Factory parle pour elle. Sa solution permet de concevoir, de développer et d’entraîner des chatbots multiplateformes.
Au sein de la promotion 2017/2018 de l’accélérateur, plusieurs start-ups interviennent dans le traitement des big data, comme Saagie, la visualisation de données, tel Toucan Toco, ainsi que dans les applications de marketing digital (Dolead, par exemple, ou Datananas), le secteur du retail (Vectaury et sa solution drive to store, Armis pour digitaliser la communication de proximité) ou encore la création vidéo. Ainsi, la solution en SaaS Pitchy, qui a levé 3 M€, propose aux entreprises de créer des vidéos à partir d’animations préfabriquées, tandis qu’Adways aide à monétiser des vidéos de manière contextuelle et non intrusive pour les éditeurs. La solution de convergence TV-digital Realytics, utilisée par exemple par l’enseigne de bijouterie Julien D’Orcel, mesure la performance des spots télévisuels. Du côté des e-marchands, Seelk propose aux marques qui vendent en ligne de mutualiser leurs ressources, tandis que Wing fournit ses services logistiques.
CybelAngel, une cybersécurité clés en main
Trois sociétés s’adressent plus particulièrement aux DSI. CybelAngel apporte des solutions de cybersécurité clés en main aux grandes entreprises. La société automatise l’analyse des big data pour détecter les risques et identifier les informations sensibles propres à chaque client. Dans l’univers des logiciels SAP, Inventy a déjà reçu le soutien de HPE puisqu’il a intégré sa promotion de start-ups 2015. Il propose de réduire jusqu’à 40% la facture des entreprises utilisant SAP. Enfin, dans le domaine des ressources humaines, Hopwork recense plus de 46 000 professionnels travaillant en freelance, spécialisés pour la plupart dans l’informatique et le numérique : administrateurs systèmes, DBA, chefs de projets, coach agiles, développeurs, consultants en web marketing, etc.