Des PC open source au ministère des Armées ?

En répondant à la question d’une sénatrice sur le contrat dit « Open Bar » au Ministère des Armées, le gouvernement envisage un PC open source.

Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d’Armor, a posé une question au Gouvernement sur l’Open-Bar au Ministère des Armées.

Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d’Armor du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste, a posé une question au Gouvernement publiée dans le Journal Officiel du Sénat le 10 octobre 2019. Celle-ci portait sur le fameux contrat dit « Open Bar » du ministère des Armées lui facilitant un large usage des logiciels Microsoft sans qu’il y ait eu un appel d’offres préalable. Après un délai habituel, la réponse a été apportée et publiée le 9 janvier 2020. Pour la première fois, un désengagement des logiciels propriétaires est clairement envisagé.

La première passe d’armes concerne l’absence d’appel d’offres. La réponse avait été déjà apportée : le niveau d’intégration et de service apportés par Microsoft était sans équivalent sur le marché et cela justifiait le contrat de gré à gré. De même, l’expression « open bar » est, selon la réponse ministérielle, erronée car le contrat prévoit bien des seuils sur les engagements possibles ou consentis.

Le libre n’est pas une panacée mais s’en approche

La sénatrice reprend ensuite un argument habituel en faveur des logiciels libres, à savoir que l’ouverture du code des logiciels libres en permet la maîtrise et donc en garantit l’absence de failles et de backdoors. La réponse est claire : certes, l’ouverture est une condition nécessaire mais malheureusement insuffisante. Il faut en effet un lourd investissement pour maîtriser le code. Le gouvernement a donc fait le choix de réaliser cet investissement sur les logiciels critiques, comme les solutions de chiffrement. Les solutions proposées en la matière par Microsoft ont donc été écartées.

Par contre, le Ministère et la sénatrice s’accordent pour juger nécessaire le désengagement maximal des services de l’État, et notamment de la Défense nationale, de toutes les technologies apportées par des grands acteurs américains. Si, du point de vue des serveurs et services d’infrastructures, ce désengagement est déjà largement engagé, il reste la question des postes de travail. Et ce alors que la Gendarmerie nationale, comme l’a rappelé la sénatrice, est parvenu à s’équiper de postes de travail libres. Le ministère des Armées note : « dans la continuité de ses directives pour le recours aux logiciels libres, le ministère mène actuellement une étude pour s’équiper d’un poste de travail entièrement libre (système d’exploitation et logiciels de bureautique), sur le périmètre de son réseau internet dédié. » Des premiers résultats auraient déjà été publiés.

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