Dans le Grand Est, fin 2020, l’économie numérique n’a représenté que 32 000 emplois salariés et non-salariés soit 2,1 % de l’emploi régional, un poids parmi les plus faibles de France selon une enquête réalisée par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Une profession numérique sur cinq est exercée par une femme dans cette région.
Fin 2020, l’emploi IT dans le Grand Est apparaissait comme l’un des plus faibles comparé au niveau national. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).Dans cette région, 32 000 emplois IT salariés et non-salariés ont été recensés à cette époque, soit 2% de l’emploi régional, un score qui figure parmi les plus bas en France. Entre 2014 et 2020, le volume des postes dans l’IT n’a progressé que de 5 %, alors que l’emploi au global est quasi stable. Si elle est modérée, cette hausse est portée par les activités informatiques et de maintenance (+21 % dans la région). En leur sein, le secteur de la programmation et du conseil, qui rassemble près de la moitié des emplois numériques dans l’Est de la France fait partie des plus dynamiques avec l’édition de logiciels. A l’inverse, dans d’autres domaines comme la fabrication et la vente d’équipements informatiques et surtout les télécommunications, l’emploi diminue, et plus fortement dans le Grand Est que dans l’ensemble de l’Hexagone (13 %, contre 5 %).
Entre 2014 et 2020, le nombre d’emplois dans le secteur de la programmation, conseil et autres activités informatiques a augmenté de 24 %. (Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020).
Au niveau local, les emplois IT sont majoritairement implantés dans les grandes métropoles d’Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine. Strasbourg en concentre quatre sur dix, et trois sur quatre en ajoutant les zones de Nancy, Metz, Mulhouse et Reims. Selon le rapport, les salariés de l’économie numérique travaillent dans des établissements de plus petite taille. Près de la moitié exercent dans un établissement de moins de 50 salariés, contre 40 % en province. Seuls 16 % travaillent dans une structure d’au moins 250 salariés, soit la proportion la plus faible derrière les régions Bourgogne-Franche-Comté et Normandie.
Les femmes très peu employées dans l’IT
Dans une autre étude, l’Insee a souhaité mesurer le taux de féminisation IT dans cette région. On y apprend sans réelle surprise que les salariés de l’économie numérique sont majoritairement des hommes, surtout les moins de 30 ans surreprésentés dans les activités informatiques. Les femmes n’occupent que 19 % des métiers technologiques du Grand Est malgré une progression de leurs effectifs entre 2014 et 2020 (+16 %). Il s’agit de la part la plus faible de France métropolitaine (24 % en moyenne). C’est notamment le cas pour le métier « d’ingénieur et cadre spécialiste des télécommunications », avec seulement une femme sur dix salariée ainsi que dans de la programmation informatique et du conseil IT, où moins d’un poste sur quatre est féminin. Dans la région, la féminisation est plus prononcée dans les industries de fabrication (46 % de femmes parmi les salariés, soit 10 points de plus qu’en France). La profession « de technico-commerciale, représentante en informatique » est la plus représentative avec 38 % de femmes.
Salariés IT au 31/12/2020 hors particuliers employeurs, postes annexes non compris. (Source : Insee, base Tous salariés 2020)
Des écarts de salaires surtout chez les cadres
Du côté des salaires, dans le Grand Est, les professionnels du numérique perçoivent en moyenne une rémunération supérieure aux autres professions (18,4 euros de salaire horaire net moyen, contre 14,5 euros tous métiers confondus). Cette différence s’explique en grande partie par la proportion de cadres quatre fois plus importante dans ces professions. Cependant, en raison de la sous-représentation des cadres dans la région, le salaire moyen pour les métiers numériques y est moins élevé qu’en France Au-delà du salaire moyen, de fortes disparités de rémunérations existent selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe.
Les différences de salaire horaire net moyen entre les femmes et les hommes dans les professions du numérique en région Grand Est. (Source : Insee, base Tous salariés 2020)
Par heure, les cadres gagnent en moyenne 8,9 euros net de plus que les employés, et les hommes 1,3 euro de plus que les femmes. Ainsi, les femmes employées perçoivent en moyenne 12,6 euros de l’heure contre 21,9 pour les hommes cadres. À métier équivalent, les femmes sont moins bien rémunérées dans huit professions numériques sur onze. Cet écart concerne surtout les métiers de cadres, avec un écart moyen de salaire horaire de près de 2 euros entre femmes et hommes.