Le serveur cloud hybride hyperconvergé taillé pour l’environnement Azure fruit du partenariat entre Lenovo et Microsoft, ThinkAgile SX, arrive en France. Au niveau mondial, le constructeur chinois a vu les revenus de son activité datacenter progresser au deuxième trimestre de 16,7% avec des revenus de 1,2 milliard au plus haut depuis deux ans.
Kimberly Stevenson, senior vice-président et general manager Data Center Infrastructure. (crédit : D.R.)
Dans la tête de nombreux DSI, Lenovo est surtout connu pour ses PC, tablettes et smartphones. S’il est vrai que cette activité constitue une large part des revenus du constructeur chinois (9,3 milliards de dollars sur 12,9 au 3e trimestre 2017), il serait aller vite en besogne de restreindre le champ d’activité de la société au seul registre des matériels end-user. Très en retard, voire quasi inexistant au niveau mondial sur la partie infrastructures où il est pourtant actif depuis 15 ans, le groupe a frappé fort en 2014 avec le rachat de l’activité serveurs x86 d’IBM.
Depuis, Lenovo multiplie les efforts et les partenariats (VMware, Nutanix, Microsoft…) pour percer sur ce segment et il semblerait bien qu’ils commencent à payer. Sur le dernier trimestre, l’activité Data Center Group de la société – regroupant les marchés infrastructures et services pour datacenters, Software Defined Datacenter, HPC, systèmes hyperscale et intelligence artificielle – a ainsi atteint 1,2 milliard de revenus, au plus haut depuis deux ans, en croissance annuelle de 16,7%. Sachant que toutes les régions ont terminé avec une progression à deux chiffres des revenus couplée à une amélioration de la marge. Sur les 52 000 employés de Lenovo (avant prise en compte de la vague de licenciements annoncés en octobre dernier), 6 000 travaillent pour la division datacenter dont 2 000 en R&D.
Contre Dell-EMC, HPE et Cisco dans les environnements cloud hybride
« Le phénomène de la transformation digitale a un impact énorme sur la stratégie de l’entreprise et donc sur les datacenters », a indiqué à l’occasion d’un point presse Kimberly Stevenson, senior vice-président et general manager Data Center Infrastructure. « Ce que je vois auprès des clients c’est que les environnements cloud privé et cloud public vont co-exister pendant encore longtemps ».
Cela tombe bien car Lenovo a justement dans son portfolio des offres cloud hybride pour répondre aux besoins variés des entreprises. Quelques mois après la sortie en France de ses solutions hyperconvergées ThinkAgile VX intégrant les briques vSan et vSphere de VMware, le groupe chinois s’apprête ainsi à lancer ThinkAgile SX, un système cloud hybride hyperconvergé taillé pour Azure Stack. Fruit d’un développement conjoint avec Microsoft, ce dernier est articulé autour d’un serveur rack ThinkSystem 2U (SR650), de commutateurs Ethernet RackSwitch couplés à du support et des services de déploiement. Lenovo est loin d’être le seul à proposer une offre taillée pour les environnements cloud hybride pour Azure Stack, c’est également le cas de Dell-EMC, HPE ou encore de Cisco.
ThinkSystem et ThinkAgile au coeur de la stratégie Datacenter
« Si vous regardez les 8 ou 10 dernières années, on voit que les workloads cloud ont émergé avec Salesforce, Workday, Netsuite ou Slack, et viennent remplacer les workloads classiques », a expliqué Kimberly Stevenson. « Les entreprises passent vers le cloud pour gagner en innovation, performance et sécurité et c’est là-dessus que nous nous différencions ». Arrivée à la tête de l’activité Data Center Infrastructure en mai 2017, – et rapportant au président de la division Data Center Group Kirk Skaugen – Kimberly Stevenson a la délicate mission d’asseoir la légitimité de Lenovo dans les datacenters et compte s’appuyer pour cela sur une armada de 26 produits annoncés en juin dernier (serveurs, stockage, commutateurs réseaux…) répartis entre les gammes ThinkSystem et ThinkAgile.
Pour y parvenir, l’ancienne DSI d’Intel compte plusieurs atouts dans sa manche, pas forcément techniques : « Plus que tout autre, on est capable de fournir aux clients de la personnalisation, c’est ce qui nous différencie. On s’engage sur notre capacité à fournir les délais et assurer un temps de réponse client très rapide », a assuré Kimberly Stevenson. Pour enfoncer le clou, Lenovo s’engage sur une garantie matérielle calée sur des contrats de 3, 5 et 7 ans contre 1, 3 et 5 pour la concurrence. Sept ans, un niveau de garantie qui a, dans un tout autre domaine, réussi au constructeur automobile coréen Kia qui est parvenu lentement mais sûrement à tailler des croupières à ses concurrents japonais de toujours, Toyota et Nissan. Pour Lenovo les concurrents à battre ne sont pas japonais mais américains : Dell-EMC et HPE.