A la manoeuvre pour accélérer la croissance de l’éditeur de Redmond aux côtés de Satya Nadella, Peggy Johnson, vice-présidente exécutive Business Development, a exposé ce matin sur Microsoft Experiences les actions engagées. C’est elle, entre autres, qui repère les start-ups prometteuses, notamment engagées dans l’intelligence artificielle.
Peggy Johnson (à droite), vice-présidente exécutive, responsable du développement de Microsoft, et Laurence Lafont, directrice générale Marketing & Operations de la filiale française, le 3 octobre 2017 sur Microsoft Experiences. (Crédit : Microsoft)
Lorsqu’un fournisseur de technologies tel que Microsoft se targue d’accompagner les entreprises dans une transformation radicale, il est de bon ton de pouvoir attester de sa propre transformation. Celle de Microsoft se fait au vu de tous et en profondeur, sous l’impulsion de Satya Nadella. L’une des cadres dirigeantes qui y participe, Peggy Johnson, vice-présidente exécutive Business Development, est venue ce matin en témoigner sur les journées Microsoft Expériences qui se tiennent les 3 et 4 octobre au Palais des Congrès de la Porte Maillot. Après 25 ans chez Qualcomm où elle siégeait au comité exécutif, Peggy Johnson a quitté San Diego pour la région de Seattle et contribuer à faire muter Microsoft, embarqué dans la fusée mobile first, cloud first. « Cela nécessitait aussi une transformation culturelle », a-t-elle confirmé dans un échange avec Laurence Lafont, directrice générale Marketing & Operations de Microsoft France au sein de la nouvelle équipe de Carlo Purassanta, nommé président de la filiale début septembre.
Pour mener sa révolution, Satya Nadella s’est inspiré des travaux de Carol Dweck, professeur de psychologie à Stanford, a confié Peggy Johnson. Le CEO de Microsoft a fait lire à toute son équipe de management l’ouvrage « Mindset : The new psychology of success » de l’universitaire, a relaté ce matin Peggy Johnson. « L’un des conseils à donner à ceux qui vont vers une transformation massive, c’est de reconnaître ses échecs », a exposé la responsable du développement business de Microsoft. Elle a évoqué à ce sujet l’expérience fâcheuse vécue par l’éditeur de Redmond avec son chatbot Tay. Après un lancement en fanfare en mars 2016, celui-ci s’était transformé en quelques heures en vociférateur de propos racistes avant d’être rapidement retiré du circuit par l’équipe qui l’avait développé et qui a su ensuite en tirer des enseignements.
Repérer les technos à racheter, s’allier avec ses concurrents
Chez Microsoft, Peggy Johnson est directement chargée d’accélérer la croissance organique et externe de Microsoft, à travers la recherche de partenariats et de transactions. Elle reste à l’affût de fonctionnalités susceptibles d’enrichir les actifs de l’éditeur. Par exemple, dans le domaine de l’intelligence artificielle, plusieurs équipes à travers le monde travaille en ce moment sur une meilleure compréhension des textes écrits. L’objectif est de créer des systèmes capables de lire des documents et de fournir ensuite aux utilisateurs les informations dont ils ont besoin. Dans ce domaine du machine reading comprehension, Microsoft a récemment acquis la start-up montréalaise Maluuba, a indiqué Peggy Johnson.
Dans le cadre de Microsoft Experiences, Peggy Johnson a rencontré un aéropage de dirigeantes françaises. (Crédit : Microsoft)
Un autre moyen d’accélérer la croissance de Microsoft consiste à nouer des partenariats avec des concurrents directs, comme Amazon, Box ou Dropbox, pour étendre la couverture fonctionnelle apportée aux clients et augmenter les ventes. Ainsi l’accord pour faire interagir les assistants personnels Alexa et Cortana, l’un doué pour le shopping, l’autre pour la productivité personnelle. La vice-présidente Business Development a abordé aussi les collaborations avec les grands clients, revenant à ce sujet sur l’alliance entre Microsoft et Renault-Nissan pour travailler ensemble sur les technologies de véhicules connectés qui doivent permettre de créer des expériences de conduite inédites. L’objectif étant ici de créer sur Azure une plateforme sécurisée qui permettra au constructeur automobile de proposer à ses clients des services de personnalisation avancées sur leurs véhicules (transfert des paramètres d’une voiture à l’autre, paiement automatique, mises à jour en temps réel, contrôle à distance…).
Amorçage des start-ups avec Microsoft Ventures
Enfin, sur l’accompagnement des start-ups, Peggy Johnson a rappelé que Microsoft s’impliquait maintenant sur le financement des jeunes pousses dans leur phase d’amorçage, ce que l’éditeur ne faisait pas auparavant. L’an dernier, elle a co-créé l’équipe Microsoft Ventures qui, d’un côté, aide les projets avec des technologies Microsoft et du conseil et, de l’autre, investit. Une petite quarantaine de start-ups en ont déjà bénéficié. « Cela nous permet d’avoir un œil sur des technologies que nous aurions pu manquer », reconnaît-elle. Sur ce terrain, la visite de Peggy Johnson à Station F, sur le site de la Halle Freyssinet, était un passage obligé de son étape parisienne. En juin dernier, Microsoft a rejoint l’incubateur géant (créé sur l’impulsion de Xavier Niel) pour y créer une communauté autour de l’intelligence artificielle propice à promouvoir les chefs de file mondiaux de demain sur ces technologies. L’éditeur y accompagne lui-même 7 start-ups.
Peggy Johnson à Station F, entourée de Carlo Purassanta, nouveau président de Microsoft France (à gauche) et de Xavier Niel, inspirateur de l’incubateur créé sur le site de la Halle Freyssinet. (Crédit : Microsoft)