Nagios Core 4.4.2 pour Linux : Le test

Lancé en 2002 sous le nom de NetSaint, le logiciel de monitoring de réseau libre et open source Nagios Core continue à bénéficier d’une solide réputation. Entre temps, il a même servi de base à d’autres suites de monitoring comme Icinga, Naemon et OP5, pour ne citer que celles-là. Nos confrères de Network World ont testé la version 4.4.2 de Nagios Core pour Linux : voici leur avis.

Nagios peut être complété par des extensions présente sur le site Exchange qui compte près de 6 000 projets dans plus de 400 catégories différentes.. (crédit : Nagios)

Nagios Core permet de surveiller les services réseau courants de type HTTP, SMTP, POP3, NNTP et PING. Un port Windows existe sous de forme plug-in, mais beaucoup d’utilisateurs trouvent qu’il est instable. La version testée 4.4.2 par nos confrères de Network World permet également de suivre l’usage des ressources hôtes comme la charge processeur, la mémoire et l’usage disque. Les exigences matérielles varient en fonction du nombre et du type d’éléments surveillés, mais en général, Nagios recommande une configuration de serveur avec au moins deux ou quatre cœurs, 4 à 8 Go de RAM et un stockage adéquat pour l’application prévue.

Installation

Le PDF livré avec Nagios contient des instructions d’installation étape par étape. Et même si celles-ci n’ont pas été mises à jour, les commandes d’installation ont bien fonctionné pour la version testée. La seule condition préalable est d’installer Apache/PHP en utilisant la simple commande indiquée dans les instructions. Après avoir téléchargé Nagios Core et les archives de Plugins, il faut créer un utilisateur et un groupe d’utilisateurs Nagios avant de poursuivre l’installation. L’installation elle-même n’est pas particulièrement compliquée, mais elle nécessite l’émission d’une vingtaine de commandes différentes, plus la mise à jour manuelle d’un fichier de configuration. De l’avis des testeurs, il aurait été possible de simplifier grandement cette étape en fournissant un script ou un exécutable.

Interface Web

Une fois l’installation et la configuration de base terminées, tout commence par le lancement de l’interface Web. Lors de la première connexion, une sorte de tableau de bord avec un menu de navigation à gauche et un écran principal à droite s’affiche à l’écran informant les testeurs que la version 4.4.1 n’est plus à jour et qu’ils doivent passer à la 4.4.2. Ce qu’ils ont fait en suivant les étapes indiquées dans le manuel utilisateur. L’écran d’accueil contient des liens vers des guides de démarrage rapide, des vidéos, des plug-ins et autres ressources. Les débutants trouveront cela utile lors du démarrage d’une nouvelle installation. Comme le précisent nos confrères, l’interface Web est essentiellement en lecture seule, car il n’existe aucun mécanisme permettant d’effectuer des tâches comme l’ajout d’hôtes ou la configuration d’alertes.

L’interface Web fournit une vue d’ensemble de l’état tactique, permettant aux administrateurs d’identifier les problèmes d’un seul coup d’œil. À partir de là, ils peuvent explorer en détail un problème spécifique et prendre certaines mesures d’alerte, par exemple valider un message d’erreur et planifier des temps d’arrêt. Dans l’ensemble, la navigation dans l’interface Web est facile, mais un peu désuète et elle gagnerait en lisibilité avec des polices plus modernes, plus grandes, et de nouveaux graphiques. Cependant, comme pour la plupart des Nagios, des plug-ins de thèmes tiers téléchargeables permettent de changer l’apparence de l’interface et de la rendre plus conviviale. L’infrastructure est généralement organisée en fonction des hôtes et des services, ce qui permet aux administrateurs de visualiser l’infrastructure du point de vue de l’hôte et/ou du service. Les hôtes et les services peuvent être organisés en groupes, ce qui facilite la gestion d’infrastructures réseau plus importantes.

Configuration

La configuration de Nagios passe essentiellement par un certain nombre de fichiers de configuration, les principaux étant les fichiers log, services, hôtes et commandes. Chaque fichier contient des exemples de configuration des différents paramètres. On trouve aussi des détails de configuration supplémentaires dans le manuel de l’utilisateur. Même si cette approche convient à certains, nos testeurs auraient préféré que certaines de ces capacités de configuration soient ajoutées à l’interface utilisateur Web. Cela serait très utile selon eux, en particulier pour le suivi d’infrastructures plus grandes et hétérogènes.

De nombreux services publics comme le HTTP, FTP et SMTP peuvent être surveillés sans avoir à déployer un agent sur l’hôte ou à s’appuyer sur le SNMP, mais d’autres services comme l’usage du CPU et de la mémoire, les informations sur les utilisateurs système, l’état des services et les processus en cours d’exécution nécessitent l’installation d’un agent sur l’hôte. Des agents sont disponibles pour la plupart des hôtes comme les serveurs Windows, les serveurs Linux/Unix, les imprimantes, les routeurs et les commutateurs. En plus de l’installation de l’agent, il faut mettre à jour divers fichiers de configuration afin de démarrer la surveillance.

Beaucoup de plug-ins

Le site web Nagios Exchange propose une grande sélection de plug-ins pour différents scénarios de surveillance/gestion. L’une des forces de Nagios est liée au nombre impressionnant de plug-ins disponibles soit sous forme d’exécutables compilés ou de scripts qui vérifient le statut d’un hôte ou d’un service. Nagios utilise les informations des plug-ins pour déterminer l’état actuel des hôtes et des services sur le réseau. Les plug-ins agissent comme une couche d’abstraction entre la logique de surveillance inscrite dans le daemon Nagios et les services et hôtes réels surveillés. L’avantage de cette architecture, c’est que l’on peut surveiller à peu près tout ce que l’on peut imaginer. L’inconvénient, c’est que Nagios n’a aucune idée de ce qui est surveillé. Son rôle est de suivre l’évolution de l’état de ce qui fait l’objet d’une surveillance. Seuls les plug-ins eux-mêmes savent exactement ce qu’ils surveillent et comment effectuer les contrôles.

Actuellement, Nagios Exchange compte près de 6 000 projets dans plus de 400 catégories différentes. Si la majorité des projets concernent les plug-ins, on trouve aussi une importante collection d’éléments de documentation, des extensions et d’autres add-ons. Après un examen rapide des add-ons disponibles, on peut dire que les administrateurs pourront trouver dans ce stock un plug-in pour la plupart de leurs besoins, même s’il est important de bien vérifier le code source de ces add-ons avant utilisation.

En plus des fonctionnalités de surveillance Web, Nagios fournit une cartographie du réseau et quelques fonctionnalités de reporting à l’écran. Ce sont notamment des résumés des services et des hôtes, ainsi que de l’historique des alertes et un journal des événements. Une fonctionnalité mineure, mais intelligente concerne la possibilité d’ajouter des commentaires relatifs aux hôtes et aux services. Les alertes de notification peuvent être envoyées par courriel ou par SMS, et il existe un système d’escalade de notification qui permet d’avertir les individus et les groupes en fonction de la gravité d’un problème. Les testeurs de Network World n’ont toutefois pas trouvé de moyen d’exporter les rapports à l’écran en format PDF ou dans tout autre format.

Documentation et support

Le manuel d’utilisation HTML en ligne de Nagios s’avère particulièrement utile. D’après les testeurs, il est bien organisé et facile à parcourir. Nagios offre également un forum de support en ligne et une bibliothèque en ligne pour répondre à des questions de support qui ne sont pas traitées dans le manuel utilisateur. Nagios offre un support pour tous ses produits, y compris Core. Cependant, certaines entreprises peuvent opter pour Nagios XI, une version commerciale de Nagios (prix de base : 1995 dollars HT) qui comprend beaucoup plus de fonctionnalités que l’Édition Core. La version commerciale inclut le support par mail pendant les 12 premiers mois. Le support annuel pour Nagios Core coûte 2 495 dollars HT, avec 10 tickets de support annuels garantissant une réponse le jour ouvrable suivant.

Même si Nagios continue à supporter sa version Core libre et open source, il est clair que l’éditeur préfère vendre sa version commerciale. C’est une stratégie courante, et pour certaines entreprises qui cherchent un engagement plus important du fournisseur et des délais de réponse plus courts, l’achat de la version commerciale peut se justifier. Elle inclut aussi plusieurs fonctionnalités absentes de la version gratuite, comme la possibilité de réaliser ses configurations à partir de l’interface Web à l’aide d’assistants, de générer des rapports avancés et de disposer de tableaux de bord personnalisables. Cependant, en y consacrant du temps et un peu d’effort, les testeurs pensent que la version Core suffit largement pour de nombreuses tâches. Il existe un plug-in pour pratiquement tous les scénarios, une bonne documentation et comme elle est disponible gratuitement et en open source, son prix est certainement juste.

Les + : le grand nombre de plug-ins disponibles, une bonne documentation en ligne.

Les – : trop d’étapes pour l’installation ; une interface Web qui date un peu ; des capacités de configuration limitées ; la configuration personnalisée peut demander du temps.

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