17 tonnes d’amandes tracées avec blockchain

La banque australienne Commonwealth Bank a mené à bien un nouveau test de la technologie blockchain en condition réelle avec ses différents partenaires. Il s’agissait ici d’assurer les échanges de documents et des informations sur l’expédition d’une commande de 17 tonnes d’amandes entre l’Australie et l’Allemagne grâce à la technologie des registres distribués.

La cargaison d’amandes a pu être suivie informatiquement depuis son point de départ à Mildura (Australie) jusqu’à Habourg (Allemagne), grâce à la technologie blockchain, utilisée notamment par le manutentionnaire Patrick Terminals (Crédit : D.R.)

La banque australienne Commonwealth Bank (CBA), ainsi que plusieurs grands acteurs de la supply chain ont échangé et suivi 17 tonnes d’amandes dans le cadre d’une expérience basée sur la technologie blockchain. Dans cette collaboration, les informations sur les conteneurs d’expédition, l’exécution des tâches et les documents d’expédition ont été numérisés et stockés sur une chaîne de blocs construite spécialement. Les partenaires de ce projet sont le producteur d’amandes Olam Orchards Australia, Pacific National pour le transport ferroviaire, le propriétaire du port de Melbourne, la manutentionnaire Patrick Terminals et le transporteur maritime, OOCL Limited.

En plus de cette technologie des registres et contrats intelligents, les partenaires ont pu suivre les déplacements de la cargaison depuis son point de départ, à Mildura dans l’Etat du Victoria en Australie, jusqu’au lieu d’expédition, à Hambourg en Allemagne. Quatre appareils IoT permettaient aussi d’observer les conditions d’humidité et de température à l’intérieur du conteneur. « Cela a apporté aux partenaires de la chaîne d’approvisionnement une plus grande transparence et une meilleure efficacité concernant la localisation, l’état et l’authentification des marchandises transportées » a indiqué la banque.

Repenser le partage d’information dans la gestion logistique

Les participants au projet ont également pu télécharger et accéder aux documents grâce à la blockchain privée Ethereum. Le connaissement, les certificats d’origine ou d’autres documents requis par les douanes étaient accessibles sur ce registre distribué. « Notre expérience en tant que plateforme commerciale mondiale axée sur blockchain a donné vie à l’idée d’une chaîne d’approvisionnement mondiale moderne, agile, efficace et transparente. Nous croyons que blockchain peut aider nos partenaires à réduire le fardeau administratif qui pèse sur leurs entreprises et leur permettre d’offrir les meilleurs services à leurs clients », a déclaré Chris Scougall, directeur général des produits industriels et de la logistique chez CBA.

En plus des transports par voies ferroviaire et maritime, le producteur Olam Orchards Australia doit assurer le transports des amandes depuis les vergers jusqu’à son usine de traitement. (Crédit : Olam International)

« La mondialisation a rendu les chaînes d’approvisionnement mondiales plus complexes » explique Gerhard Ziems, directeur financier de Pacific National. « Ce projet est unique car il cherche à repenser la communication et le partage d’information dans la gestion logistique. L’accès facilité à ces informations nous permet de mieux utiliser nos actifs et de fournir à nos clients de meilleurs services. »

Des droits d’accès plus restrictifs prochainement

C’est le fournisseur IoT australien LX Group qui a fourni un support matériel et logiciel pour cette expédition de graines oléagineuses. Bien que toutes les parties aient pu voir tous les ajouts à la blockchain pour cette expérience, la banque a indiqué que les droits d’accès seraient plus restrictifs dans les futurs paramètres commerciaux. « Cela permettra aux participants de protéger les informations sensibles et de restreindre l’accès aux informations les plus pertinentes pour chaque utilisateurs » explique CBA.

Le commerce d’amandes est le dernier projet mené par CBA parmi une série d’expériences blockchain. La banque australienne a d’ailleurs nommé une responsable de cette technologie en 2016, Sophie Gilder. Cette même année, la Commonwealth Bank avait conçu ce qu’elle considérait comme le premier échange mondial entre banques via blockchain. Le projet impliquait une transaction à compte ouvert, protégée par une lettre de crédit. Le tout exécuté grâce à un workload collaboratif sur un registre distribué privé entre le vendeur (Brighton Cotton US), l’acheteur (Brighton Cotton Marketing Australia) et leurs banques respectives (CBA et Wells Fargo).

D’autres projets en cours

Prolifique dans ce genre de projet, la banque a mené, en 2017, une expérience intitulée « cryptobond ». L’idée a été de bâtir une plateforme d’émissions sur les marchés de capitaux pour faciliter les levées de fonds par l’émission d’obligations sur blockchain. L’outil a été testé par la Queensland Treasury Corporation, le trésor public de l’Etat australien, pour l’émission d’obligations semi-gouvernementales.

Plus tôt cette année, CBA a fait allusion à des projets d’importation de sa solution de « blockchain personnalisée » en utilisant le registre distribué de R3, Corda. Cette solution a déjà été testé avec succès en Afrique du Sud.

chevron_left
chevron_right