Les poids-lourd de sortie : 100 To dans un SSD et 14 To dans un disque dur

D’un coté un disque dur de 14 To chez Seagate, de l’autre un SSD de 100 To chez Nimbus Data. Le point commun entre ces deux unités de stockage aux technologies très différentes ? Elles se destinent toutes les deux au marché de l’entreprise, et plus précisément des serveurs et baies de stockage.

Avec un To estimé à 375€ HT pour un SSD de classe entreprise, le prix de l’ExaDrive DC 100 To pourrait avoisiner les 37 500€ HT à l’unité. (Crédit D.R.)

Quelques mois après Samsung, qui a présenté un SSD d’une capacité de 30 To (le PM1643 au format 2,5 pouces), Nimbus Data vient exploser le compteur avec un SSD offrant pas moins de 100 To : l’ExaDrive DC100, au format 3,5 pouces il est vrai. Pour atteindre cette capacité record, Nimbus Data utilise lui aussi des composants 3D Nand flash. « Avec la baisse des prix des mémoires flash, la capacité, l’efficacité énergétique et la densité deviendront les moteurs critiques de la réduction des coûts et de l’avantage concurrentiel », a déclaré Thomas Isakovich, CEO et fondateur de Nimbus Data. « L’ExaDrive DC100 répond à ces défis pour les applications dans les datacenters et la périphérie, en offrant une capacité inégalée dans une conception à très faible consommation d’énergie ». Avec ces unités de stockage flash, un seul rack dans un datacenter pourrait héberger jusqu’à 100 pétaoctets de données. Une densité très intéressante pour les services cloud, l’intelligence artificielle et les technologies analytiques qui exploitent de grandes quantités de données tout en réduisant les coûts d’alimentation et d’espace de 85 % par téraoctet, selon Nimbus Data. Ce qui permet d’exécuter un plus grand nombre de charges de travail et donc de tirer le TCO vers le bas.

Cotés performances, le DC100 supporte jusqu’à 100 000 IOPS (en lecture ou en écriture) et un débit de 50 0MB/s. Ce SSD est livré avec une garantie de 5 ans et un MTBF de 2,5 millions d’heures. Le chiffrement est assuré par plusieurs circuits ECC et une fonction effacement vient sécuriser les données stockées. Précisons encore que la série ExaDrive DC comprend des modèles 50 et 100 To avec une interface SATA ou SAS. Il est actuellement en cours de certification chez des clients stratégiques et sera disponible à l’été 2018. Pour les tarifs, le fournisseur indique simplement qu’il sera similaire à celui des SSD de classe entreprise existants, sur une base téraoctet, tout en offrant 85 % de coûts d’exploitation en moins grâce à sa densité. Avec un rapide calcul (à partir d’un SSD Pro de 2 To à 750 € HT), on arrive à un prix de 37 500 € HT pour l’ExaDrive DC 100 To. Selon Nimbus Data, la série ExaDrive DC coûterait cependant 42 % de moins par téraoctet sur une période de 5 ans par rapport aux SSD du marché. Cet avantage en TCO tient compte de l’endurance supérieure, des performances L/E équilibrées, des économies d’énergie, de refroidissement et d’espace et enfin de la réduction des composants.

14 To dans un disque dur scellé à l’hélium

Autre produit différent mais complémentaire, l’Exos X14 de Seagate. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un disque dur de classe entreprise mais d’une capacité de 14 To seulement dans un boitier au format 3,5 pouces. Lui aussi destiné aux datacenters, il repose sur la technologie hélium, qui scelle hermétiquement les plateaux tournant à 7200 t/m afin de réduire la friction interne et la consommation d’énergie.

Avec l’Exos X14, Seagate, qui plafonnait à 12 To, rattrape son concurrent Toshiba dans la course à la capacité. (Crédit Seagate).

Pour atteindre cette capacité et augmenter les performances, Seagate exploite les technologies d’enregistrement perpendiculaire et le Multi Actuator (ou Mach 2) qui permet de désolidariser les têtes de lecture d’un disque dur afin d’adresser les blocs en parallèle. Les performances augmentent comme si on avait affaire à deux disques durs en RAID 0. Seagate annonce des débits très importants pour un disque dur : jusqu’à 480 Mo/s. Soit près du double de ce que le fournisseur communique avec un modèle IronWolf.

Avec la technologie Mach 2, Seagate propose de découpler ses disques durs en deux pour imiter le RAID 0. (Crédit Seagate)

Coté sécurité, l’Exos X14 intègre la technologie SecureTM qui assure le chiffrement de toutes les données sans dégradation des performances. Baidu, moteur de recherche chinois, a déjà testé le disque dur dans ses datacenters. « Nos besoins de stockage ne cessent d’augmenter, car nos clients dépendent de plus en plus d’applications utilisant d’énormes volumes de données. Nous devons donc travailler avec des partenaires industriels pour créer des solutions de stockage durables », a déclaré dans un communiqué Chao Liu, en charge infrastructures chez Baidu. Signalons que Toshiba a lui aussi lancé un disque dur scellé à l’hélium d’une capacité de 14 To, mais en septembre dernier.

Si l’avenir du stockage passe par la flash et la 3Dxpoint, les bons vieux disques durs à plateaux n’ont pas encore dit leur dernier mot. Que ce soit pour le stockage primaire bon marché ou l’archivage, ils sont encore leur utilité dans les datacenters et les NAS, notamment dans les architectures hybrides avec déduplication, compression et tiering des données.

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